La traversée du Maroc, c’est chose faite pour notre reporter intégré au 4L Trophy. Un voyage musclé et riche en émotions à travers le bivouac de Merzougat. Le rallye s’est officiellement clôturé ce 28 février à Marrakech, chez Ali, dans un hôtel de luxe situé au nord de la vieille ville. Une fin confortable pour un séjour agité. Retour sur les dernières étapes du road trip de notre journaliste.
Au huitième jour de notre périple, une étape courte mais intense nous attend. Première boucle près de Merzougat, première vraie piste et premières galères… Tout roulait parfaitement sur les premiers 58 km jusqu’à ce que ça se complique. Après un passage sportif dans un oued difficile, nous voilà sur un chemin qui n’est pas le bon. Pourtant, nous continuons, sûrs de notre coup. Dix minutes plus tard, nous voilà bel et bien perdus… et seuls ! Un ensablement costaud nous bloque sur place. Tout sourire, les locaux nous viennent en aide sous un soleil qui tape et, malgré l’eau que l’on avale, Julien n’échappe pas à la déshydratation. La décision est prise, tant pis pour la course, il faut appeler l’organisation. Une fois arrivée la « dépanneuse » du 4L Trophy, elle nous tracte sur 5km pendant que notre pauvre voiture souffre d’un déchirement au niveau de l’échappement et se noie dans son propre gaz. Nous voilà enfin au terme de cette journée éprouvante, certes, mais riche en émotions, en découvertes et en amusement !
Après une bonne nuit et une soirée bien arrosée, nous revoilà partis à l’attaque des pistes qui s’avèrent plus simples pour notre neuvième jour. Au briefing de ce matin, Jean-Jacques Ray, le directeur, nous fait part d’un problème plutôt anecdotique : des parents de trophystes sont sur les boucles et viennent en aide à leurs enfants, ce qui est formellement interdit. Un autre souci : une solidarité trop forte entre les équipages, qui s’arrêtent pour s’entraider et créent des embouteillages monstres.
Demain, c’est la fameuse étape marathon ! Plus de 400 km nous attendent en totale autonomie de bivouac pour aller rejoindre Marrakech, ville d’arrivée de ce challenge un peu dingue. Une étape que nous vous proposons de vous raconter en images.
Au terme de l’étape Marathon, nous arrivons enfin à notre objectif : Marrakech !
Ovation sur la ligne d’arrivée
Dans un tonnerre d’applaudissements, les trophystes sont accueillis par toutes les équipes de l’organisation (tous bénévoles au passage et mettant leur propre matériel à disposition du raid). Pourtant c’est eux qu’il faudrait applaudir : les étudiants de l’ESC Rennes à la coordination, les toubibs, les équipes média et surtout les fameux “Mike” (ces mécanos sans qui ce raid prendrait fin en deux jours pour la majorité des équipages). L’énergie développée autour de nous durant ce raid est impressionnante. Ces gens travaillent nuit et jour pour venir en aide aux 2400 étudiants inscrits et concourant. Un mécano m’avouera que jamais il ne passe d’aussi bons moments qu’au 4L Trophy. Malgré le nombre colossal de pannes en tous genres, bricoler sur de vieilles 4L pour un mécano, ça vaut de l’or ! Bref, une ovation digne de leur travail leur est rendue de la part des étudiants reconnaissants, car grâce à eux, ils sont là à Marrakech pour les remercier.
Dimanche 28 février, c’est la cérémonie de remise des prix. C’est sous la pluie que la soirée se passe, mais l’ambiance reste agréable. Les récompenses sont donnés aux trois premiers du classement général, aux premières du classement féminin, ainsi qu’aux premiers du classement européen : ils sont portugais cette année. Pour notre équipage, nous nous en sortons bien. Nous finissons le raid 419èmes au général et 18èmes au classement européen. Malgré la forte pénalité de la première boucle, nous arrivons au-dessus de la moitié du classement. Pour l’étape marathon, nous avons fait une très honorable 79ème place au général et une 2ème place au classement européen.
Mais hélas, cette soirée laisse déjà place au retour. Dix heures nous attendent pour rejoindre le bateau et notre pot d’échappement vient de nous lâcher. Imaginez le bruit d’une tondeuse à gazon aussi puissante qu’un tank… voilà ce que nous entendons en ce premier jour de retour. Heureusement, en attendant le bateau, une solution de fortune est trouvée et, depuis lors, le bruit s’est fortement atténué. Touchons du bois pour la traversée de l’Espagne et de la France !
Si ce retour s’avère être un vrai challenge, le raid est bel et bien fini pour nous. Et c’est avec la tête remplie de souvenirs et le cœur chargé de rencontres que nous revenons petit à petit en Belgique dans notre fière 4L qui se dandine au gré du vent, à 100 à l’heure sur les routes.
Merci d’avoir suivi notre carnet de route !