« AIESEC », un nom que beaucoup d’étudiants aperçoivent dans l’enceinte de leur école supérieure, sans savoir ce qui s’y cache. Afin d’en savoir plus, le Bruxelles Bondy Blog a interrogé Jaouad El Azzouzi, président de l’AIESEC Belgique, et William Bernard, président de la section locale de l’AIESEC à l’IHECS.
L’AIESEC, à l’origine « Association Internationale des Étudiants en Sciences Économiques et Commerciales », est une organisation internationale. Elle est dirigée par les jeunes, futurs ou récents diplômés d’établissements d’enseignement supérieur. Jaouad la résume en ces termes : « AIESEC fournit de l’expérience en leadership afin d’être capable de prendre des décisions pour construire un monde meilleur ». Elle agit grâce à des expériences multiculturelles, dans le but de développer le jeune leadership.
Beaucoup de responsabilités et différents types d’expériences
L’organisation propose des stages à l’étranger, du volontariat ou même de travailler dans une section locale comme celle de l’IHECS. C’est l’occasion d’entrer en contact avec toutes sortes de nationalités. William, étudiant en relations publiques à l’IHECS, précise fièrement : « On travaille constamment, à l’heure actuelle, avec des gens du Maroc, de Thaïlande, du Mexique, de Colombie, du Venezuela, des États-Unis, du Nigeria, de Russie, d’Ukraine, de Chine, etc. ». Un panel impressionnant ! En tant que président, le jeune homme est amené à endosser de nombreuses responsabilités : « Je dois gérer une équipe avec des personnes de différentes nationalités, donner une direction stratégique afin de compléter nos objectifs, montrer le bon comportement à adopter, mais aussi représenter AIESEC Belgique durant les réunions internationales ».
Cependant, quand on parle de volontariat, le président de la section locale juge nécessaire de préciser une chose : « L’AIESEC, c’est du volontariat, mais pas du volontariat comme on l’entend d’habitude. C’est pas aller planter un arbre ou aller construire une école en Afrique ; ça, c’est le volontariat dont tout le monde entend parler au quotidien. Ici, c’est plutôt du partage de connaissance ».
L’AIESEC a été fondée après la seconde guerre mondiale dans sept pays d’Europe. Aujourd’hui, l’organisation est présente dans 126 pays et un million de jeunes ont vécu l’expérience. Jaouad, président d’AIESEC Belgique, actif depuis 2012, raconte pourquoi il a eu envie d’en faire partie : « J’ai fait beaucoup de volontariat et je voulais contribuer plus que ce que je faisais déjà. C’est pourquoi je fais partie du comité national ».
Mais qu’est-ce que l’organisation apporte aux jeunes ? William répond : « En tant que jeune, ça sert à développer son expérience professionnelle et personnelle aussi, humaine, dans la mesure où on en apprend beaucoup sur soi, sur nos limites surtout. C’est s’ouvrir aussi à d’autres cultures. Pour nous, en tant que présidents ou vice-présidents de cette section locale à l’IHECS, c’est vraiment acquérir des compétences managériales : comment gérer une équipe et comment organiser des événements ».
Des centaines de projets au menu
La mission de l’AIESEC est donc d’élargir la compréhension d’une nation en élargissant la compréhension des individus entre eux, en changeant le monde “une personne à la fois”. Plusieurs projets l’illustrent bien. Le premier s’est déroulé en Ukraine. L’image du pays étant devenue celle d’un pays en guerre, celui-ci désirait la changer en demandant aux jeunes du monde entier de venir chez eux. Concrètement, les jeunes d’AIESEC y ont emménagé pendant un mois afin de créer un blog et de publier tous les jours sur ce qu’ils avaient visité et sur ceux qu’ils avaient interviewés.
Un second projet s’est déroulé cet été 2016. Des jeunes sont partis au Costa Rica dans des refuges pour enfants abandonnés, avec l’ambition d’aider les jeunes et de leur inculquer certaines valeurs pouvant les aider à affronter la vie.
Il faut savoir que l’AIESEC représente la jeunesse à l’ONU, c’est pour cette raison que leurs projets touchent de plein fouet les valeurs des Nations-Unies. Parmi les chantiers, les jeunes s’intéressent notamment à l’égalité des sexes, la réduction des inégalités ou l’environnement.
Au cœur de la jeunesse
Étant donné que l’AIESEC a été créée pour les jeunes, il est important qu’elle soit représentée dans les écoles supérieures. L’idée de William que l’IHECS fasse partie de l’expérience AIESEC lui est venue durant son Erasmus à Hong Kong. En effet, l’université dans laquelle il étudiait était partenaire de l’AIESEC en Chine. « On trouvait que la manière dont ils arrivaient à rassembler des jeunes pour créer une sorte de communauté, intéressée par des valeurs globales, développerait l’envie d’entreprendre, de faire des choses entre jeunes, l’envie de devenir des meilleurs citoyens ou de meilleurs leaders. On s’est dit que ça manquait un peu à l’IHECS ».
Pour la petite anecdote : « C’est autour d’une Margherita qu’on s’est dit qu’il fallait peut-être qu’on fasse bouger les choses nous-mêmes. Si l’IHECS ne le proposait pas, il faudrait peut-être que nous, on le propose ». Grâce à cette motivation, de l’investissement et d’autres étudiants, le projet a pu voir le jour.
AIESEC ne fait que commencer…
Après que neuf étudiants de l’IHECS soient partis avec l’organisation cette année, le prochain but à atteindre pour le successeur de William sera d’en faire voyager 50. Tout est mis en œuvre pour faciliter la démarche de l’étudiant, et c’est pour cette raison que ceux-ci deviennent si nombreux à vouloir partir. En plus d’une démarche simple et de l’aide apportée par le comité de l’AIESEC afin d’orienter le jeune, les stages sont rémunérés, le logement ainsi qu’un repas par jour sont offerts.
Pour en savoir plus, AIESEC fait des conférences régulièrement. Jaouad certifie que « 95% des membres de l’AIESEC sont des étudiants, ayant suivi une conférence afin de mieux comprendre ce qu’est l’organisation et ce qu’elle fait, qui retournent dans leur université et se disent qu’ils ont beaucoup appris et qu’ils voudraient faire plus ».
Afin d’atteindre le prochain but, l’organisation locale de l’IHECS organise justement une conférence sur le leadership ce mercredi 23 novembre 2016. Celle-ci se tiendra au BV2 (IHECS, 58-60 rue de l’Etuve, 1000 Bruxelles, 18h30 à 20h30). Pour en savoir plus, un événement Facebook a été créé.