La fin du secondaire représente un moment charnière pour les jeunes. Ils doivent alors choisir s’ils veulent travailler ou étudier, après avoir identifié un secteur où tracer leur avenir. Un choix souvent difficile. Certains se donnent le temps de mûrir leur décision grâce à une année sabbatique. Plusieurs organismes proposent des formules de voyage très variées : seconde rhéto, mission humanitaire, séjour linguistique ou encore back-packing. Se posent alors de multiples questions concernant la destination, l’organisation, l’objectif personnel, mais surtout le budget. Nous avons rencontré trois étudiantes qui en ont tenté l’expérience : trois parcours, trois formules, trois succès… et trois budgets différents.
Une formule rassurante, mais qui a un coût
La voie la plus simple pour organiser un séjour d’un an à l’étranger, c’est de partir avec un organisme spécialisé. C’est aussi souvent la formule la plus couteuse. L’entreprise ESL est l’une des nombreuses organisations proposant des séjours linguistiques. Alice Vertongen, conseillère en séjour linguistique chez ESL, explique : « nos programmes permettent un réel apprentissage de la langue, un atout déterminant pour la future vie professionnelle ou académique des jeunes. Nous sommes directement en contact avec les écoles sur place. Nous encadrons le séjour de A à Z, une formule rassurante pour les jeunes et leurs parents.» Avant le départ, une entrevue permet de cerner les attentes. Il s’agit d’identifier ce dont le jeune a réellement besoin, et ça ne correspond pas toujours à ce qu’il s’imaginait. Mais tout ceci a un coût, et pas des moindres. Il faut en effet compter entre 14 000 et 22 000 euros pour une année. Le départ ne s’envisage donc pas sur un coup de tête et n’est pas à la portée de tout le monde.
Toujours dans un cadre scolaire, il est aussi possible de faire une seconde rhéto à l’étranger. Dans ce cas, les jeunes intègrent une école secondaire pour une année et vivent dans une famille d’accueil. Plusieurs organismes le proposent comme le Rotary, ESL ou encore EF. Ici, les prix peuvent varier, le Rotary pouvant par exemple fournir une aide financière dans certains cas. L’avantage de la formule est que l’on ne quitte pas le système scolaire. Pour les jeunes entamant des études après leur voyage, le retour en Belgique est moins difficile à gérer.
Marie a fait une seconde rhéto en Virginie, aux USA. À 18 ans, elle ne se sentait pas prête à partir sans encadrement. Au delà de l’apprentissage de l’anglais, Marie en a retiré un réel enrichissement personnel. Elle est rentrée en Belgique moins timide et plus sûre d’elle. Un voyage qui n’aurait toutefois pas été possible sans l’aide financière de ses parents.
Partir avec un petit budget
Madeline a quant à elle opté pour le voyage humanitaire. Après sa rhéto, elle entame des cours préparatoires en maths et en sciences. En milieu d’année, elle constate que ces études ne lui conviennent pas. Elle décide donc de s’envoler pour le Mexique, pour venir en aide à des enfants défavorisés. Son choix a été motivé par l’envie de découvrir une nouvelle culture tout en se rendant utile.
Contrairement à la formule précédente, Madeline a pu partir avec un petit budget : seulement 400 euros, comprenant la nourriture et le logement sur place pendant deux mois (billet d’avion non compris). Madeline est passée par l’asbl Javva, une asbl sérieuse, qui l’a mise en contact avec des associations locales. Grâce à ce voyage, la jeune femme a gagné en maturité et a pu entamer sereinement de nouvelles études en architecture d’intérieur.
Mais attention, toutes les aventures humanitaires ne se valent pas. Certaines associations proposent des voyages humanitaires à des prix excessifs, il faut dès lors être vigilant face aux arnaques du volontourisme (voir à ce sujet le reportage Le tourisme humanitaire : un nouveau business? ).
La grande aventure
Une troisième voie pour voir le monde après sa rhéto n’est autre que le back-packing ou voyage à peu de frais, sac sur le dos. “Indépendance, grande aventure, petit job, débrouille” : c’est en ces termes que Kelly évoque son expérience en Australie. A 19 ans, elle est partie à l’aventure avec des amis sans un seul sou en poche, enchaînant les petits boulots afin de poursuivre leur périple. Confrontées à plusieurs arnaques, notamment un employeur qui ne les rémunère pas, elles ne se découragent pas, au contraire. Kelly a appris à vivre au jour le jour en se contentant de peu. Seul bémol, elle ne pense qu’à repartir. Difficile de se concentrer sur ses études quand on a connu la liberté. Le back-packing peut donc être la formule de voyage la moins chère, mais c’est aussi la plus risquée, et c’est loin d’être la plus reposante.
A chacun sa formule idéale
Ces trois expériences montrent qu’il existe autant de possibilités que de profils. Cependant le budget reste un facteur déterminant et toutes les formules ne sont pas accessibles à tous.
Evidemment, quand c’est possible, le soutien des parents est un atout. Aline Brugmans, éditrice en chef du site de conseils anneessabbatiques.com, encourage dans tous les cas les jeunes à s’investir un maximum dans leur projet, et cela passe donc par le financement. L’année de césure est un projet global qui va au delà du voyage, et peut être divisée en deux temps : un premier pour mettre de l’argent de côté et un second pour le périple. Il est aussi possible de bénéficier d’une bourse, comme celle du plan Marshall. Mais dans tous les cas, partir sans économies n’est pas recommandé.
Aline insiste enfin sur l’importance d’une bonne préparation. La décision doit être longuement réfléchie en fonction du parcours de chacun. Il n’y a pas de formule idéale, elle dépend du tempérament, du budget, de l’environnement familial… Et le retour fait partie de cette préparation. Aline souligne aussi la nécessité de savoir ce que l’on souhaite entreprendre à son retour. Il n’est pas toujours facile de se remettre dans le bain après avoir passé un an sans contrainte, et immergé dans une autre culture.
L’année passée je suis parti avec le Svi http://www.servicevolontaire.org une asso de volontariat basée à Bruxelles en Islande en tant que service volontaire européen. Très bien et. En plus tout les frais étaient pris en charges avec un weekend de préparation très cool. A conseiller !
Mais il faut les contacter au moins trois mois avant le départ.