Une semaine après les élections américaines, les esprits sont encore un peu vaseux. A l’heure où beaucoup d’américains ont fait entendre leur avis haut et fort aux États-Unis face à la victoire de Donald Trump, qu’en est-il des américains expatriés en Belgique ?
Qu’ils soient Erasmus, jeunes actifs ou sédentaires endurcis, leurs propos face à ces élections divergent. Quand certains espéraient un résultat qui amènerait à une réflexion sur la nation et qui appellerait à la raison, d’autres se prononçaient en faveur d’un changement plus radical de la politique.
Pour ces Américains à Bruxelles, le choix a été cornélien, non seulement au vu des candidats en course, mais aussi à cause d’une administration peu uniformisée entre les différents États. Entre les formulaires par courrier à remplir ou une procédure en ligne interminable, la démarche pour voter depuis l’étranger a pu s’apparenter à un vrai parcours du combattant.
C’est dans ce contexte que nous avons rencontré Kathleen et Alex, deux étudiantes Erasmus à l’IHECS. Toutes deux ont 21 ans et avaient l’opportunité de voter pour la première fois lors de cette élection de 2016. Elles préparent leur retour au mois de décembre dans leur État respectif, chacun ayant été remporté par Donald Trump.
Kathleen: “la victoire de Trump, c’est l’Amérique qui dit qu’elle veut changer”
Kathleen est une étudiante en marketing originaire de Caroline du Nord. Pour elle, il était fondamental de voter, malgré la distance : “C’est un droit pour lequel nos pères fondateurs se sont battus, j’ai donc entamé les procédures assez vite pour être sûre de pouvoir envoyer mon vote à temps”.
D’après elle, la victoire de Donald Trump s’explique par une prise de conscience de la population qui voulait du changement après le mandat d’Obama. Les propos du candidat élu sont beaucoup moins choquants qu’ils ne l’ont été pendant la campagne ce qui est pour elle une étape qui montre qu’il va diriger le pays et qu’il reconnait qu’il doit unifier les États Unis dans son entièreté. Elle espère tout de même qu’il va suivre l’opinion de la majorité et ne pas appliquer certaines de ses idées radicales que beaucoup d’américains semblaient rejeter.
Alex : “Trump a vraiment embrouillé tout le monde pendant sa campagne”
Alex est quant à elle étudiante en communication dans le Wisconsin. Si elle s’est sentie concernée par les élections et l’avenir de son pays, elle a cependant été tiraillée par une procédure trop compliquée et le sentiment que son vote allait de toute manière être gâché. Elle considère que ni Trump, ni Hillary n’avaient la carrure pour être le 45e président de son pays.
Le Wisconsin étant un État-clé, elle s’intéresse particulièrement à sa position durant ces élections. En 2012, ses concitoyens avaient décidé de voter pour Obama, favorisant ainsi le parti démocrate. Ce revirement de situation, 4 ans plus tard l’interpelle donc au plus haut point.
Dans ce contexte, elle souligne également la personnalité de Trump qui est plus un business man qu’un véritable politicien. Pour elle, ceci expliquerait qu’il ait su convaincre la population à voter en masse en sa faveur et réussi à tromper tout le monde.
Espoir d’une réflexion
Si les avis divergent, une conclusion commune apparaît toutefois au terme de nos rencontres. Chacun espère en effet une réflexion sur le contexte des élections. Celles-ci auront plus que jamais autorisé et banalisé des discours fondés sur la haine et le non respect. Il paraît donc important pour elles de comprendre comment les États Unis ont pu en arriver là en tant que nation.