Ouvert depuis le 20 août 2015, Le Palais de Balkis attire le regard des passants et des curieux : style épuré et minimaliste, carrelages d’un blanc immaculé, grande luminosité, mobilier en bois. L’odeur du bois se fait d’ailleurs sentir dès l’entrée, preuve que le lieu est tout récent. L’installation des escaliers n’est pas achevée. L’endroit fait penser aux plus chics boudoirs hipsters du Marais parisien.Changer les habitudes alimentaires
Aux origines du concept, un idéal : celui de manger mieux et de se souscrire à une alimentation plus saine. Ici, tout est bio ou pensé bio : des huiles d’olive aux pots de miel proposés en épicerie fine jusqu’à la charcuterie artisanale 100% bio en vitrine en passant par le mobilier recyclé à partir de palettes de bois. Imaginer et concevoir un espace bio dans la deuxième commune la plus pauvre de Belgique, l’idée peut paraître saugrenue. « Il faut changer les habitudes alimentaires des Molenbeekois ! », lance une serveuse du Palais.
Difficile de trouver une viande halal de bonne qualité, à Molenbeek comme ailleurs. Le numéro 163 de la chaussée de Gand s’est rapidement fait un petit nom et le concept a trouvé ses adeptes. On vient de toute la Belgique et même de France, d’Allemagne et des Pays-Bas pour déguster une part de quiche veggie ou encore un saucisson à l’ail. Les avis des internautes sur Yelp et autre Tripadvisor sont dithyrambiques : « Nourriture fraîche, de qualité, saisonnale, bio (…) à essayer de toute urgence ! ». Les gourmets viennent surtout chercher de la charcuterie traditionnelle à base de viandes ovine et bovine préparées avec des animaux élevés en plein air.
Les clients sont aussi des Molenbeekois, comme ces Marocains rencontrés lors notre venue, qui dégustaient un verre de thé à la menthe. L’une des employées regrette toutefois que la plupart des habitants de confession musulmane de Molenbeek ne soient pas assez sensibilisés au bio, ni regardants sur la qualité du produit.
Bientôt à Paris
Apprécié par les palais des fins gourmets, l’endroit a également été reconnu et primé par les professionnels, lors du salon de la charcuterie d’Abu Dhabi, où Le Palais de Baklis a reçu le premier prix.
L’espace se veut aussi et surtout lieu de rencontres entre différentes communautés. Des ateliers de lecture sont proposés certains soirs, ouverts à tout public. Le concept va s’exporter prochainement en France, et plus précisément à Paris. Le lieu précis n’a pas encore été défini par les propriétaires du Palais. Ils espèrent connaître le même succès qu’à Molenbeek.