Une hausse de près de 500 condamnations à mort a été observée dans le monde en 2014, soit une augmentation de 28% par rapport à l’année 2013. C’est le principal constat du rapport annuel sur la peine de mort dressé par Amnesty International. Cette augmentation serait due en grande partie au pic observé au Nigéria et en Égypte où des peines collectives ont été prononcées.
Au Nigéria, le nombre de condamnations à mort est passé de 141 à 659, des centaines d’hommes ayant été déclarés coupables de mutinerie dans le cadre du conflit avec la secte islamiste Boko Haram. En Égypte, 509 personnes ont été condamnées, contre 109 en 2013.
De nombreux pays utilisent la peine de mort pour faire face au terrorisme et à la criminalité. Leur but est de lutter contre les menaces à la sûreté de l’État. C’est le cas de pays comme la Chine, l’Iran, le Pakistan et l’Irak. Amnesty dénonce ces pratiques, tout en les jugeant inefficaces contre le terrorisme.
La Chine, état le plus meurtrier
Les cinq pays ayant exécuté le plus grand nombre de prisonniers dans le monde en 2014 sont la Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Irak et les États-Unis. A l’exclusion de la Chine, Amnesty dénombre 607 mises à mort.
Top 5 des pays qui ont mis à mort le plus de prisonniers en 2014 (Source : Amnesty)
Notons que la Chine est le pays à avoir exécuté le plus de prisonniers sur l’ensemble du globe terrestre. Amnesty estime que la Chine a commis plus de 1.000 exécutions. Mais il est impossible d’établir les statistiques précises parce que celles-ci sont classées secret d’État.
Les exécutions en recul
Malgré l’augmentation du nombre de condamnations, les exécutions véritables, elles, diminuent par rapport à l’année précédente. Comme l’indique Valérie Michaux, responsable presse et communication d’Amnesty International, “99 pays ont aboli la peine de mort. Les Îles Fidji sont, pour le moment, le dernier pays à avoir abrogé la peine capitale”. D’autres sont en marche vers l’abolition. C’est le cas de Madagascar. Le 10 décembre 2014, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi abolissant la peine de mort. Le texte n’est pas encore entré en vigueur.
Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International a déclaré : « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la peine de mort est peu à peu reléguée au passé. Les pays qui continuent de procéder à des exécutions doivent se regarder franchement dans le miroir et se demander s’ils veulent continuer de bafouer le droit à la vie ou se joindre à la vaste majorité d’États qui ont renoncé à ce châtiment des plus cruels et inhumains. »
