Mercredi 25 mars, des représentants d’ONG belges se sont réunis devant la Tour des Finances de Bruxelles. Une trentaine de personnes ont manifesté leur colère face à la conférence annuelle de la Banque mondiale, « Terre et Pauvreté », qui se tient au même moment à Washington. De manière symbolique, les manifestants ont revêtu des vêtements de paysans et ont planté des pommes de terre dans les bureaux de la Banque mondiale, sous forme de saynète, se réappropriant ainsi leurs terres. Ce mouvement de soutien aux paysans s’inscrit dans le cadre de la campagne Our Land Our Business qui a lieu dans différents pays du monde.
Lutter contre l’accaparement des terres
La Banque mondiale, dont la mission est de lutter contre la pauvreté, est accusée de tenir cette conférence de manière opaque et non démocratique. Selon les responsables des ONG, la conférence « Terre et Pauvreté » ne remplirait pas la fonction de dialogue avec la société civile mais serait « uniquement un prétexte pour détourner l’attention » des principaux concernés. Les ONG pointent du doigt le système agroalimentaire et notamment les multinationales qui s’approprient les terres des petits paysans avec la complicité de la Banque mondiale.
Un des projets mis en place par la Banque Mondiale, et dénoncé par les ONG, est le classement Doing Business. Ce dernier classe les pays du monde en fonction de leur facilité à y faire des affaires. Selon les ONG, pour être bien classé, un pays doit céder ses terres et accepter que les entreprises s’y installent, au détriment souvent des petits paysans, forcés de partir ou de brader leurs biens. Si un pays est mal classé, la Banque mondiale réalise des pressions sur ce dernier en lui prêtant moins d’argent et en demandant aux pays riches de faire de même.
Au-delà de ce classement, les ONG dénoncent la trop forte industrialisation des terres agricoles et la violation des droits humains dans certains pays. Pour eux, il est nécessaire de passer à une agriculture familiale, soucieuse des paysans.
La réponse des ONG à travers le monde
L’action bruxelloise n’est pas un événement isolé puisqu’elle fait écho à la campagne mondiale « Our Land Our Business », rassemblant plus de 200 organisations de la société civile. Organisations paysannes, groupes indigènes et syndicats manifestent ensemble leur mécontentement face aux politiques de la Banque mondiale qu’ils jugent non-démocratiques et obscures. A Tunis se tient, en ce moment, le Forum social mondial durant lequel de nombreux acteurs du secteur vont parler de l’accès aux terres et à l’eau.