Des coopératives en opposition au schéma habituel de la grande distribution éclosent un peu partout dans le monde, comme c’est le cas en France ou encore à Brooklyn avec le très célèbre Park Sloop Food Coop. A la recherche d’une nourriture saine, durable et respectueuse des petits producteurs, quelques Bruxellois ont franchi le pas en devenant actionnaires chez Bees Coop, un supermarché coopératif. Première grande surface du genre au sein de notre capitale, celle-ci ouvrira ses portes durant l’été 2017, à Schaerbeek.
A raison d’une contribution financière annuelle (25 euros par part) et de 3 heures de travail par mois, les membres auront la possibilité de faire leurs courses alimentaires au sein du supermarché. Le temps de patienter jusqu’à l’ouverture du magasin, un “labo market” est mis à la disposition des coopérateurs pour tester les différents produits. Elise Blondel, coopératrice, nous donne les raisons de son adhésion au projet : « J’habite à Schaerbeek et ça fait longtemps que je cherchais à me procurer des produits sains à prix intéressant, via le circuit court. J’avais envie de m’impliquer dans une action collective de quartier, de rencontrer mes voisins autour d’un projet ».
« On n’est pas seulement client du magasin, on est aussi coopérateur”
L’Idée de Bees Coop est tout droit sortie de l’esprit de quelques ex-étudiants louvanistes. Partis du constat qu’une nourriture saine et durable est difficilement accessible pour une grande tranche de la population, les fondateurs ont développé un modèle de distribution et de consommation alternatif en harmonie avec leurs valeurs. Le supermarché se veut participatif, coopératif et à but non-lucratif. Proposant une totale transparence dans la gestion du magasin, Bees Coop change des modes de gestion habituels.
La coopérative a créé une véritable agora où le pouvoir n’est pas centralisé, mais où chacun peut faire entendre sa voix. « On n’est pas seulement client du magasin, on est aussi coopérateur. On travaille en autogestion en décidant nous-même des orientations qu’on va choisir pour le supermarché. Lors des assemblées générales, on vote ensemble les décisions qu’on va prendre » répond Mary Guillaume, responsable communication de la coopérative.
Déjà plus de 800 contributeurs
Bees Coop propose un mode de consommation alternatif et développe une véritable cohésion sociale. Le supermarché a décidé de s’implanter dans la commune de Schaerbeek, pour sa diversité sociale et culturelle. Les coopérateurs viennent ainsi de différents horizons et chacun possède des compétences différentes pour faire évoluer le projet. « L’humain est au centre du projet, et c’est ce qui m’a attiré. Quand je viens de travailler au labo market, il y a des personnes de toutes nationalités et de tous âges. Le projet nous rassemble autour d’un objectif commun » explique Claire Schuistern, coopératrice.
Plus qu’un modèle économique alternatif, Bees Coop vise le changement de nos modes de consommation et de nos habitudes alimentaires. « Pour lutter contre le gaspillage, dans le futur supermarché, on aura une cuisine qui servira à transformer les légumes invendus, qui ne sont plus bons à être consommés sur leur forme première, mais qui sont tout à fait consommables en soupe. Il y aura également des ateliers de sensibilisation à la cuisine durable » déclare Mary Guillaume, responsable communication.
Dans une société de surconsommation où la quantité prend le pas sur la qualité, Bees Coop, avec son modèle de consommation durable, espère à long terme la reprise de leur mode de fonctionnement et le développement d’initiatives similaires dans les autres communes de la capitale.