Le journalisme est remis en cause. À une époque où chacun d’entre nous, armé de son smartphone, peut témoigner d’un événement sur les réseaux sociaux ou dans les blogs, de quelle plus-value les journalistes peuvent-ils encore se targuer, si ce n’est leur influence médiatique ?
La profession subit un coup de pression, empêtrée dans une révolution qui chamboule son modèle économique. La carte de presse se mérite. Les stages se dénichent, mais ils sont plus souvent suivis de remerciements que d’un CDD. Dans les rédactions, la transition s’opère doucement. Les anciens occupent des postes qui nécessitent de l’expérience. Les nouveaux, 400 diplômés par an en Belgique, s’entredéchirent pour 40 postes selon l’Association des journalistes professionnels (AJP). Une chose est sûre : dans un tel contexte, les concours de journalisme représentent une occasion immanquable. C’est pourquoi, en tant qu’étudiant de dernière année à l’IHECS, j’ai décidé de tenter ma chance.
Anvers, Liège et Bruxelles en une semaine.. Beau programme ! @Belgodyssee #Belgodyssee2015 @ihecsjournalism pic.twitter.com/7khzXLQfIi
— Nicolas Lowyck (@NLowyck) 30 Octobre 2015
En une semaine, sept petits jours, j’ai dû m’abstenir de flâner. Pour sa 11ème année, le concours Belgodyssée place la barre très haut. Au total, je dois produire deux reportages radio, un reportage TV, trois articles écrits et une émission-podcast. Nouveauté 2015, on nous met encore au défi de créer un “objet news” à faire vivre sur le web (découvrez le mien ci-dessous). Beau programme qui, pourtant, reflète à peine la cadence du métier. Pour nous encadrer dans cet exercice, il y des professionnels, qui seront aussi nos juges. Ils proviennent de la RTBF, la VRT, les éditions l’Avenir et de Metro, autant de médias associés par l’intermédiaire du Fonds Prince Philippe.
Twee talen voor één wedstrijd : @Belgodyssee ! Vingers gekruist ! @JanneVandevelde pic.twitter.com/d4m15L9uDw — Nicolas Lowyck (@NLowyck) 30 Octobre 2015
Dans le vif du sujet, la seule carte que je puis exhiber est mon pass étudiant. On m’épaule, on me soutient du lundi au vendredi, à Bruxelles comme à Liège ou Namur où je couvre plusieurs ASBL pour coller au thème de l’année : les nouvelles formes de solidarité. J’effectue mes choix avec ma binôme flamande dans le cadre d’échanges les plus bilingues possibles. Là est toute la beauté de la Belgodyssée : chaque côté de la frontière linguistique fonctionne selon ses codes, mais la collaboration permet un double recueil d’informations… et un peu d’entraînement dans la langue de l’autre, ce qui ne peut pas faire de mal.
Vandaag begint de 4de week van de #Belgodyssee met @JanneVandevelde van @KU_Leuven en @NLowyck van @ihecsjournalism pic.twitter.com/bqvQn2fUfT — Belgodyssee (@Belgodyssee) 2 Novembre 2015
Non, le journalisme n’est pas à la portée de la première plume. Il allie des exigences bien particulières : l’orthographe et l’urgence, le devoir d’informer et la nécessité d’émouvoir, l’objectivité et la précision, la sociabilité et la prise de distance. Le journaliste n’est jamais parfait, l’étudiant encore moins, mais il est tout le temps curieux. Aujourd’hui, à quelques jours de la sentence au Palais Royal le 10 décembre, je peux l’affirmer : sa plus belle arme est la passion.
Quant à moi, les dés sont jetés. Alea jacta est. Découvrez ci-dessous l’un des sujets qui me permettent de m’illustrer dans le cadre du concours.
Réagissez à mon “objet news”
Le thème de mon “objet news à faire vivre sur le web” : les Systèmes d’Echanges Locaux (SEL). Il s’agit d’une nouvelle forme de solidarité, encore peu connue du grand public. Pourtant, en une vingtaine d’années, ils sont devenus une économie parallèle. Longtemps considérés comme du travail au noir, ils reflètent aujourd’hui un désamour pour le système traditionnel d’échanges de biens et services, dont on aurait perdu le contrôle.
Dans la vidéo que je vous propose ci-dessous, intitulée “L’Instant solidaire”, je me suis inspiré des vidéos de décryptage de Data Gueule, créées pour France 4 et diffusées sur YouTube. En moins de trois minutes, je me suis donné pour défi de vous rendre incollables sur les SEL, ces trocs nouvelle génération qui coexistent pas loin de chez vous. L’objectif ? Vous faire réagir ! N’hésitez pas à donner votre avis via ma chaîne You Tube.