Une fois confiés aux bons soins d’une maison de repos, tous nos aînés reçoivent-ils une alimentation saine et variée ? Un service de qualité ? Nous avons constaté que seule la moitié des établissements visités se soucie du bien-être culinaire de leurs résidents.
Comme chaque matin, c’est l’effervescence en cuisine. Dès 8h, les cuistots mettent la main à la pâte. Cuisiner au sein d’une maison de retraite est une tâche qui demande méthode et organisation. Mais comme pour tout, il y a des manières de « bien » le faire… Pour les plus chanceux : un service impeccable, une ribambelle de plats variés, des sourires, et surtout de l’écoute. Pour les autres : des repas de cantine servis à toute vapeur à des pensionnaires ne s’attarderont pas autour de la table. Cela permet aux aides-soignants de jouir d’un plus long temps de pause.
Si la préparation du repas se déroule en cuisine, la maison de retraite est pourtant tributaire de sous-traitants spécialisés. On retrouve alors des entreprises tels que Java ou Sodexo. La confection du menu, le choix des produits et leurs mises en forme sont exclusivement décidés par ceux-ci. Et bien souvent, le prix de ces produits reste le critère principal dans le choix de ces entreprises, parfois au détriment de leur qualité.
Un changement de fournisseur de repas peut sembler anodin, aux yeux de la nutritionniste d’un home. Mais il aura une grande importance pour les résidents. « J’étais saisie qu’ils aient changé », se souvient une pensionnaire. A l’inverse, dans les résidences attentives à fournir le meilleur, on consulte la clientèle pour s’assurer de sa satisfaction. Plus de fruits, moins de poissons, plus de repas « traditionnels »… Toutes les requêtes sont prises en compte dans l’élaboration du prochain menu.
Au service du bien-être
Outre le contenu d’une assiette, le service s’avère également déterminant. A nouveau, deux écoles s’affrontent : le bien-être des résidents et le confort du personnel médical. Au sein d’un établissement de qualité, on parle bien de “restaurant”. Deux services y sont proposés. La priorité est donnée aux personnes âgées ayant besoin d’aide. Le second service est, quant à lui, constitué de personnes plus autonomes qui restent à table pour partager un moment de convivialité et d’échange.
L’odeur du café embaume la pièce, les résidents se racontent les derniers potins et, parfois, le personnel se joint à eux. Ce cadre presque idyllique n’est cependant pas de mise partout. Le home qui se contente du strict minimum rassemble ses pensionnaires dans un réfectoire sans charme. Chacun s’empresse de le quitter une fois le dîner fini. Au grand bonheur du personnel qui en profite pour s’adonner à d’autres tâches.
Se sentir comme un coq en pâte
En posant le regard sur le menu, il est surprenant de constater de nombreuses alternatives proposées pour les résidents ne souhaitant pas le plat du jour. Cette semaine, la lasagne est mise à l’honneur ! Le personnel médical reste attentif aux besoins des pensionnaires. Ceux-ci peuvent également aller manger à l’extérieur ou, dans certains cas, partager un repas avec un invité au sein même de la résidence. Là où il y a qualité, nos aînés sont heureux et impatients de décrire la pause repas avec précision.
Par contre, au sein d’un établissement médiocre, la plupart des aïeux semblent incapables de se souvenir du plat du jour. Et sortir manger ensemble n’intéresse personne. « On préfère le calme », explique l’une des pensionnaires.
Plus grand est le soin apporté au bien-être gustatif des pensionnaires, plus grand est l’intérêt qu’ils portent à ce qui se trouve dans leur assiette. Quand le sourire fleurit sur tous les visages, c’est la cerise sur le gâteau !