Des visages illuminés, des ombres, une présence humaine, des situations spontanées, une ambiance tantôt légère, tantôt pesante… La street photography a le don de mêler mystère, profondeur et plénitude.
Discrète et pourtant vive d’émotions, la street photography n’est encore que peu connue du grand public. L’objectif du Brussels Street Photography Festival (BSPF) est avant tout de promouvoir ce style photographique comme un outil de recherche urbaine. Considérant celui-ci comme une forme de communication culturelle, le festival s’articule principalement pour son week-end d’ouverture (28 au 30 octobre) autour d’expositions, de conférences, d’ateliers et de table-rondes, appelant à la découverte de cet art photographique.
Bruxelles : capitale européenne de la photographie de rue
“On parle très peu de la street photography, les gens ne la connaissent pas vraiment. C’est un style à la fois facile et difficile. Il est facile parce que n’importe qui peut prendre une photographie dans la rue. Par contre, ce qui est difficile, c’est de faire raconter quelque chose à la photo, qu’il y ait quelque chose derrière“, explique Daniel Osorio, photographe et organisateur du festival.
Le BSPF souhaite également contribuer au développement de Bruxelles en faisant de la capitale belge une véritable plateforme culturelle internationale en termes de street photography. “Bruxelles est une ville centrale en Europe. Elle est facile d’accès et elle dégage quelque chose. Il y règne une ambiance, elle est inspirante. Elle a quelque chose que les autres villes européennes n’ont pas“, raconte Daniel.
Des photographes d’horizons différents
De Londres à Stockholm en passant par Rotterdam, Weymouth, Szczecin ou encore Bruxelles, les photographes présents à ce festival viennent des quatre coins de l’Europe. Débarquant avec leur univers, ils déambulent au travers de leurs clichés entre extravagance, simplicité et sensationnel.
Des photographes tels que Philippe Herbet, Cédric Gerbehaye ou Otto Snoek voient leurs oeuvres photographiques exposées lors du BSPF. Parmi eux, il y a aussi Satoru Toma, qui s’intéresse de manière sérieuse à la photographie depuis près de dix ans. “Je travaille beaucoup au bord de la rue, de la ville ; aux frontières entre la ville et la campagne”, explique l’artiste, “ce que j’aime dans cet entre-deux, c’est l’espace. Dans la ville, on trouve plutôt des espaces organisés, rationalisés, systématisés. A la campagne, c’est plutôt la nature. Entre les deux, il y a des espaces parfois abandonnés, en construction, un peu étranges… Ça me stimule”.
Deux concours à portée internationale
Le BSPF organise également deux concours. Le premier, intitulé “International Singles”, propose aux photographes de soumettre un de leur cliché illustrant au mieux la rue. Le second, nommé “International Series”, invite les photographes à envoyer leur plus belle série de street photography.
Jeffrey De Keyser est finaliste dans ces deux catégories. Il a commencé la photographie de rue en 2013. “La street photography est une façon unique de photographier. Chaque chose est différente, chaque fois la ville est différente, les rues sont différentes, les gens sont différents : c’est stimulant”. Jeffrey place la composition au coeur de son travail. “C’est très important et l’équilibre est primordial. Une street photo doit être un moment de calme, tout en étant prise sur le vif. Elle doit être spontanée”.
Ce festival, se déroulant du 28 octobre au 11 novembre, se dessine en fin de compte comme l’occasion rêvée pour les amateurs de street photography de découvrir non seulement les clichés de photographes expérimentés, mais également les personnalités des artistes. Il constitue également pour les novices une chance de découvrir cet art brut, poétique et singulier.