Aujourd’hui, la Région de Bruxelles-Capitale compte plus de 1 .100.000 habitants. Selon les projections de la Direction générale Statistique et Information économique (DGSIE), la population va atteindre 1. 200.000 personnes en 2025, donc près de cent mille individus de plus, soit dix mille par an. Par contre, seules +/- 4.000 unités de logement sont créées chaque année (voir graphique 2).
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la population est en croissance forte et il manque déjà des habitations pour tout le monde. On ne crée pas suffisamment de logements pour faire face à ce changement démographique.
Pourquoi ne crée-t-on pas plus de logements ?
Premièrement, il faut distinguer le logement public et le logement privé. Le logement public concerne tous les appartements sociaux, alors que le logement privé concerne le marché de l’immobilier.
Il existe près de trente-neuf mille logements sociaux à Bruxelles, ce qui représente 8% du parc immobilier de la Région. Ces logements sociaux sont destinés aux ménages à faible revenu, pour leur permettre, malgré leurs moyens réduits, de profiter d’un « chez soi » abordable et convenable. La région ne crée plus beaucoup de tels logements aujourd’hui et selon la directrice de l’Atelier de recherche et d’action urbaine (ARAU), Isabelle Pautier, ceci serait dû à de multiples raisons. Selon elle, le politique manque de volonté, mais aussi d’argent. Les normes environnementales qui s’appliquent aux nouvelles constructions immobilières sont devenues très strictes et nombreuses : “ construire un nouveau bâtiment est devenu beaucoup plus coûteux que ce ne l’était auparavant. De plus, les démarches administratives longues, compliquées et de multiples lois ralentissent le processus. “
Le marché privé, lui, fonctionne selon le principe de l’offre et de la demande, qui s’est accrue en 2000, avec l’accroissement de la population. Les grandes entreprises immobilières ont prioritairement misé sur la construction de résidences d’habitations pour les couches sociales les plus aisées, où le plus de profit pouvait être tiré. Selon la directrice de l’ARAU, ce segment-là serait par contre épuisé. Elle estime, qu’on devrait bientôt voir une adaptation de l’offre à la demande, donc une adaptation des prix vers le bas. Les entreprises sont notamment en train de négocier pour assouplir les normes environnementales dans la construction de nouveaux bâtiments pour la rendre plus rentable.