Mercredi 7 octobre, des échauffourées sont survenues entre migrants et forces de l’ordre aux alentours de 18h. Après que quelques migrants sont parvenus à atteindre l’autoroute surplombant le campement, plusieurs autres ont tenté de suivre cet élan, encouragés par la clameur générale. Face à ce mouvement de foule, les CRS se sont déployés en nombre sous le pont et sur l’autoroute, formant une barrière humaine. Les étudiants du BBB, présents sur place pour un reportage à paraître prochainement, ont assisté à la scène.
Durant près de deux heures, les intimidations se sont poursuivies dans chaque camp. Aux jets de pierres des migrants, ont répondu des dizaines de tirs de gaz lacrymogènes de la part des forces de l’ordre. Parmi les manifestants, quelques activistes ont joué un rôle en excitant les esprits par des danses et en frappant sur des djembés.
Un geste politique
Ce type d’affrontement est récurrent dans la “jungle”, comme l’indique David, un volontaire venu d’Anvers qui vient régulièrement passer quelques jours parmi les migrants : “Ça arrive tout le temps parce que les gens sont désespérés. Seules deux personnes sont arrivées de l’ autre côté [ces derniers jours]. La majorité des gens ne veulent pas de violence. Seuls les jeunes recherchent un peu de distraction“. D’après le volontaire, ces mouvements de foule constituent presque un geste politique : les migrants veulent attirer l’attention sur leur sort collectif.
A l’approche de l’hiver, les migrants prennent conscience que le temps presse. La plupart d’entre eux veulent tenter de rallier l’Angleterre au plus vite afin de ne pas vivre la saison froide sous les tentes de la “nouvelle jungle”, campement de fortune situé à une heure du centre ville de Calais. L’empressement les conduit à prendre des risques et à tenter de forcer le passage en masse.