Charleroi, ses chantiers, marteaux piqueurs, grues et autres bétonneuses.
C’est le cadre dans lequel les carolos vivent depuis plusieurs années.
La ville est, en effet, en train de se renouveler, de se « redynamiser », bref de vivre une réelle métamorphose.
Au cœur de ces changements : la construction du futur centre commercial Rive Gauche.
Dans ces circonstances, trois étudiantes de l’IHECS en pleine découverte de la ville se sont questionnées sur l’influence de ces changements. Nous nous sommes posé cette question ; comment les récentes métamorphoses de la ville impactent-elles les femmes dans leur quotidien ? Nous avions trouvé notre ligne de conduite pour ce projet, développer un véritable kaléidoscope d’opinions de femmes directement concernées par ces bouleversements urbains. Très vite, nous avons pu dénombrer plusieurs facettes autour de cette problématique, se reflétant les unes dans les autres. L’aménagement urbain, tout d’abord, se révèle assez peu adapté aux femmes, impactant directement leur investissement de l’espace public. La délocalisation de la prostitution, quant à elle, reste une problématique de taille au coeur de ces changements. Ces trois aspects, régulièrement dépeints sur fond d’intérêts politique, créent un climat d’insécurité permanent.
Ce projet se présente sous forme de carte interactive. Vous y trouverez plusieurs témoignages, parfois associés à certains lieux de la ville : celui de Sophie, citoyenne ; celui de Florence, employée aux JOC ; celui de Julie*, prostituée. Nous avons également questionné plusieurs associations impliquées dans la problématique : « Vie féminine », représentée par Eve ; ainsi qu’« Entre deux » (défense des droits des personnes prostituées), portée par la voix de Martine, la directrice. Nous avons ensuite interrogé Albine, psychologue et coordinatrice pour la province du Hainaut du plan d’action national de lutte contre les violences faites aux femmes.
A travers ces différents témoignages, une multitude d’opinions se dessinent, opposées sur certains points, mais similaires sur d’autres aspects. Toutes se rejoignent cependant quant au nœud du problème : le manque d’écoute et d’intérêt accordé aux femmes de la ville. De fait, la simple énonciation de notre projet provoquait régulièrement autant d’étonnement que d’enthousiasme auprès des différentes personnes que nous avons pu rencontrer. Ces femmes, soulagées de se sentir enfin écoutées, nous ont accueillies à bras ouverts et se sont livrées à nous avec une simplicité déconcertante. Pour cela, nous les remercions sincèrement.
*Nom d’emprunt