Les moyens de transport ont toujours été vecteurs de transformation. Le XIXe siècle a vu se développer, avec la première révolution industrielle, la machine à vapeur. La deuxième révolution industrielle annonça l’avènement du train électrique. À Charleroi, le métro assure la mobilité depuis les années 60. Il a été un acteur de la métamorphose de la ville depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui, un lien entre le passé et le présent…
Les quais de Sambre à Charleroi sont la confluence de tous les moyens de déplacement. Le fleuve et son flux de bateaux, le Ring et son bourdonnement incessant de voitures, les avions de l’aéroport voisin qui sillonnent le ciel, les bus qui assurent la circulation au sein de la ville et le métro, aérien sur cette portion de ligne.
Charleroi est la seule ville de Wallonie à posséder un métro, c’est le deuxième plus important de Belgique après celui de Bruxelles. Il a été construit au début des années 60, alors que la ville devait faire face à un encombrement croissant des routes par les tramways et les voitures. On décide alors de créer un métro mi-aérien, mi-souterrain qui aurait ses rails propres et ne devrait plus emprunter le même chemin que les voitures. Une grande boucle a été construite autour du centre ville et quatre lignes partent de là vers la périphérie carolorégienne.
« Ligne fantôme »
Initialement, il était prévu de mettre neuf lignes en place, mais avec la régionalisation des transports (cette compétence passera du fédéral au régional en 1980 avec la deuxième réforme de l’Etat), le budget est revu à la baisse et, avec lui, l’ampleur même du projet de métro. Certains travaux n’ont jamais été entrepris, d’autres sont restés inachevés. La ligne 5 vers Châtelet a été en partie construite mais jamais finalisée, faute de moyens. Aujourd’hui, cinq stations de cette « ligne fantôme » sont laissées à l’abandon…
Bien qu’aucune rénovation du réseau ne soit prévue pour l’instant, le métro reste un symbole de la modernisation de Charleroi. Son émergence, au moment où la ville commençait à sombrer, a participé à la redynamisation encore en cours aujourd’hui. En 2012, de lourds travaux ont été effectués pour étendre la ligne 3 vers le nord de la ville. Il est désormais possible, en l’empruntant, de rejoindre l’aéroport. Le nombre de touristes a d’ailleurs fortement augmenté depuis un an. Ils viennent faire un tour dans la ville avant de rejoindre Bruxelles…