Au fil de la Sambre

Le 11 mai 2015 - par Eléonore Troussel

Tout en restant au centre de l’histoire de Charleroi, la Sambre a joué differents rôles au fil du temps. Focus sur l’évolution de cette rivière de caractère et ses perspectives d’avenir.

Avant la construction de la forteresse de Charleroi, le petit village de Charnoy se dressait sur la rive gauche de l’ancienne Sambre. La cinquantaine d’habitants jouissait de la rivière pour l’alimentation en eau et la pêche. A partir des années 1660 et de la construction d’une forteresse sur l’éperon rocheux qu’était Charnoy, la Sambre devient une protection contre l’envahisseur français.

Lorsqu’en 1667, la France envahit le fort, de grands développements sont entamés. Louis XIV y installe son armée. Pour faciliter les passages de ses soldats, le roi de France fait construire un pont. Ce nouveau passage fait disparaître une des défenses de la ville. S’impose alors la construction d’une seconde forteresse en contrebas. La présence de la Sambre a donc forcé la création de Charleroi sur deux niveaux. C’est ainsi que naît la distinction entre la ville haute et la ville basse.

Au XVIIIème siècle, la Sambre transporte des matières premières et des marchandises : elle est le moteur économique de la ville. Grâce à elle, les industries du charbon, du fer et du verre sont florissantes et se développent à vue d’œil. Malgré son utilité cruciale, la Sambre reste une rivière sauvage, elle déborde lors des pluies et est rapidement à sec lors des grandes sécheresses. La navigation n’y est pas toujours possible.

Deux canaux sont inaugurés dans les années 1830. Le lit naturel de la Sambre est petit à petit délaissé au profit de sa version canalisée mais son rôle ne cesse de gagner de l’importance. Les extensions de la rivière permettent le passage de bateaux de 300 tonnes. Charleroi est une ville en pleine croissance à cette époque. Le nombre d’habitants grimpe en flèche.

La Sambre est alors utilisée pour l’évacuation des égouts, ce qui provoque des problèmes d’insalubrité. L’odeur nauséabonde qui s’en dégageait poussa Joseph Tirou à entamer des travaux pour combler le bras gauche de la Sambre et en faire un grand boulevard commercial.

En 2011, un projet ambitieux est lancé pour redynamiser le centre-ville : le projet Phénix. La Sambre étant une surface d’eau appréciée par les touristes, plusieurs travaux de démolition et de construction sont entrepris autour de la rivière. L’aménagement des quais de plaisance a déjà commencé. De plus en plus de bateaux de tourisme font escale dans la ville de Charleroi.

Dans un avenir plus lointain, certains aimeraient voir la rivière qui leur est chère représenter le point fort du patrimoine industriel de la région. Mettre en évidence cette industrie qui a fait la richesse de la ville à une certaine époque. Le haut-fourneau de l’usine sidérurgique de Marcinelle en bord de Sambre pourrait ainsi être sauvé et converti en lieu de mémoire, car les habitants le savent bien, Charleroi doit sa prospérité à l’industrie et à son essor grâce à la Sambre.

 

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