Aujourd’hui, l’activité humaine et la prospérité qui animaient les terrils ne sont que de lointains souvenirs. Pourtant, il semble que ses habitants ont décidé de ne pas oublier. Mieux, ils contribuent à la métamorphose de ces amas de charbon.
Si les galeries minières et les friches abandonnées ont progressivement été remplacées par des galeries marchandes, les terrils semblent traverser les générations sans prendre une ride, bien au contraire. Comme si elles renaissaient de leurs cendres, ces collines aux pentes abruptes et aux formes irrégulières sont le théâtre d’un bien étrange phénomène. Véritable décharge à ciel ouvert, cette relique autrefois noire, comme la poussière qui enduisait les visages des mineurs, est aujourd’hui recouverte d’une épaisse forêt avec un écosystème aussi riche que son sol. Cette terre autrefois source de prospérité qui a fait la renommée des industries belges aux XIXème et XXème siècles n’a pas fini de livrer ses richesses. Elle est un vecteur de développement de la biodiversité au cœur de la ville.
Les terrils rassemblent et sont le centre d’une préoccupation citoyenne. Sources de repères pour les habitants des alentours, ils ont appris à vivre avec eux. Pour beaucoup, ils représentent bien plus qu'un simple amoncèlement de déchets. Ils sont des ingrédients indispensables au décor industriel de la ville de Charleroi. Tels des cicatrices de guerre, ils font partie intégrante du patrimoine wallon et sont un héritage qu’il convient de conserver.