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Les phoenix de Charleroi

Dans la région de Charleroi, les cathédrales ne sont plus les uniques montagnes. Ici, l’Homme a façonné son Plat pays et des formes étranges ont émergé de la terre. Au fil des siècles, l’exploitation minière a redessiné le paysage carolo, le transformant en un environnement industriel et froid.

par Nicolas Claise, Pablo Crutzen, Ornella Diaz et Maxime Goudeseune

La réhabilitation

Aujourd’hui, l’activité humaine et la prospérité qui animaient les terrils ne sont que de lointains souvenirs. Pourtant, il semble que ses habitants ont décidé de ne pas oublier. Mieux, ils contribuent à la métamorphose de ces amas de charbon.

Si les galeries minières et les friches abandonnées ont progressivement été remplacées par des galeries marchandes, les terrils semblent traverser les générations sans prendre une ride, bien au contraire. Comme si elles renaissaient de leurs cendres, ces collines aux pentes abruptes et aux formes irrégulières sont le théâtre d’un bien étrange phénomène. Véritable décharge à ciel ouvert, cette relique autrefois noire, comme la poussière qui enduisait les visages des mineurs, est aujourd’hui recouverte d’une épaisse forêt avec un écosystème aussi riche que son sol. Cette terre autrefois source de prospérité qui a fait la renommée des industries belges aux XIXème et XXème siècles n’a pas fini de livrer ses richesses. Elle est un vecteur de développement de la biodiversité au cœur de la ville.

Les terrils rassemblent et sont le centre d’une préoccupation citoyenne. Sources de repères pour les habitants des alentours, ils ont appris à vivre avec eux. Pour beaucoup, ils représentent bien plus qu'un simple amoncèlement de déchets. Ils sont des ingrédients indispensables au décor industriel de la ville de Charleroi. Tels des cicatrices de guerre, ils font partie intégrante du patrimoine wallon et sont un héritage qu’il convient de conserver.

L'enquête

Le terril du Martinet, l’une des collines artificielles les plus boisées du grand Charleroi, doit son existence à la ténacité d’une poignée d’habitants voisins. Se battre pour un tas de cailloux, pour un « déchet de la terre », voilà ce qu’ont entrepris Pierre, Jacques et Gilbert. En effet, au plus profond de la houille se cache encore des ressources que nombre d’entreprises convoitaient. Un combat digne de David contre Goliath pour protéger une flore devenue trop rare.

C'est devenu une passion. Mais au départ, l'idée était de préserver notre cadre de vie. On n'avait pas envie de nous retrouver près d'un tas de cailloux.

De la vie autour des terrils

A Charleroi, il y a des terrils. Traces du passé, ils sont omniprésents depuis des centaines d'années. De noir à vert, ils sont rentrés dans le quotidien des Carolos. Avec ce reportage, j'ai voulu rapporté la relation entre les humains et leur terre.

Les habitants du terril.