Durant notre reportage, nous avons rencontré des personnalités attachantes. Pour parler d’elles et raconter leurs histoires, il aurait presque fallu un reportage complet sur chacun. Découvrez avec nous trois Carolos hors du commun, qui nous ont fait découvrir les Zèbres et Charleroi.
Nordine, un Zèbre fidèle
Nordine est marocain d’origine et carolo d’adoption. À 54 ans, il a vu la ville changer. Fervent amateur de football, il est habitué à fréquenter les bars de supporters et notamment le Royal Nord.
Nordine a une image très positive du football et de ses bienfaits pour la ville. Selon lui, « le foot unit les gens et aujourd’hui, surtout à Charleroi, je pense qu’il n’y a que le foot qui puisse le faire. On parle de Charleroi pour le racisme et les vols mais aussi pour le foot. C’est un sport qui est populaire partout mais sans lui, à Charleroi, ça serait le Bronx. »
Nordine le décrit comme une activité conviviale mais pas que. Pour lui, le Sporting apporte de l’espoir aux jeunes, en plus d’être simplement un sport. « Ils rêvent de devenir des grands joueurs, de gagner de l’argent et d’avoir un certain confort, un certain bien-être. »
Pour lui, il y a des traditions liées au foot à Charleroi : se retrouver dans les cafés et aller au stade ensemble. Il trouve toutefois que l’ambiance générale est différente et met en cause l’aspect commercial du club. Le Carolo a remarqué des changements dans la ville comme dans la gestion du stade et justifie son avis par le prix excessif des tickets. « Maintenant, le foot coûte trop cher. »
Solange et sa « double casquette »
Solange est comédienne et est rentrée dans le Royal Nord pour se lancer un défi : elle voulait voir l’accueil qui lui serait réservé. Elle supporte également l’équipe des Zèbres. « Moi tu vois, j’ai une devise : le double chapeau. Je suis fière de ma double identité. Je suis Africaine mais aussi Belge. Je suis déjà passée de nombreuses fois devant le Royal Nord mais je n’étais jamais entrée. Je ne viens pas souvent dans ce genre d’endroit à cause de l’accueil. Souvent, on me demande de partir. »
Elle n’est pas une vraie adepte du foot mais reste une fervente supportrice du Sporting. Ce club a, pour elle, une signification particulière. « Moi j’aime toute l’équipe, je n’ai pas de joueur particulier. Et tu sais pourquoi je les aime ? Parce que les Zèbres, c’est noir, c’est blanc. C’est toi, c’est moi. Encore une fois, la double casquette. Et puis quoi de mieux pour s’intégrer dans la culture carolo que le foot ? C’est une part très importante de ce que « carolo » veut dire. Et ça, moi, je suis fière de le montrer. »
Giovanni, le professionnel du comptoir
Giovanni suit le Sporting depuis son enfance. Plus qu’une passion, c’est même devenu son travail : il gère le Café de l’Université où l’on peut retrouver toutes sortes d’objets reliés au Sporting. La façade, les murs et même les toilettes portent la toison des Zèbres. « Ça fait plus de 40 ans que je les supporte. Et je voulais ouvrir un bar. Du coup, j’ai trouvé ce bar. Il a fallu tout rénover et les décorations sont venues petit à petit. Parfois, c’est l’équipe elle-même qui vient en déposer, parfois, ce sont les supporters. Pour les murs et la façade, ça a pris des mois parce que tout a été fait à la main. »
Il a installé dans l’arrière-salle un projecteur qui permet aux supporters d’apprécier confortablement les matchs. Même si ceux-ci aiment quand même être proches du comptoir pour toujours avoir accès à la bière qui, ces soirées-là, coule à flots. « Ici, lors des matchs à domicile, ce sont surtout les interdits de stade qui viennent. Ils ne posent jamais de problèmes. Mais quand c’est contre le Standard… évitez de venir en rouge. »