Avec dix complexes sportifs, quatre piscines, un vélodrome, une piste d’athlétisme ou encore des terrains de tennis, ce ne sont pas les lieux qui manquent à Charleroi, dont la longue histoire est intimement liée à la pratique de disciplines sportives. Depuis des années, la ville a connu de nombreux clubs qui ont réalisé des performances sportives de haut vol. Un premier exemple est le club de tennis de table de La Villette. La formation chère à Jean-Michel Saive a disputé huit finales consécutives de la Ligue des Champions entre 2001 et 2008 et en a remporté cinq. Le club a disputé la majeure partie de ses rencontres au Spiroudôme, l’antre du club de basket-ball des « Spirous » de Charleroi.
Autre symbole fort de la cité carolorégienne, le club de basket voit le jour en 1989 et grandit rapidement. En 1996, les « Spirous » intègrent
une nouvelle salle, la « Coupole », située à proximité de Lodelinsart, d’une capacité de 3.800 personnes. Six ans plus tard, la ville veut se munir d’un complexe multifonctions et transforme la « Coupole » pour en faire le « Spiroudôme », une salle de 6.400 personnes qui accueille non seulement les rencontres des « Spirous » ou d’autres événements sportifs d’envergure, mais aussi des concerts, des spectacles, des événements culturels…
Le lieu phare du sport à Charleroi se trouve en son coeur. Il s’agit du stade du Pays de Charleroi, plus connu sous le nom de «Mambourg » en mémoire à un ancien charbonnage. Créé en 1904, le Sporting local s’installe sur ce terrain en 1923 avant de devenir le stade communal en 1936. Un grand changement intervient à la fin des années 1990 avec l’organisation du championnat d’Europe des nations de football en Belgique, pour lequel le « Mambourg » porte sa capacité à 30.000 places. Un agrandissement, un rehaussement plus exactement, qui n’est pas au goût des riverains qui lancent une pétition. Il faut attendre 2012 pour que le stade soit amputé de ses étages. Il possède aujourd’hui une capacité de 14.000 personnes.
« Le litige avec les riverains portait sur une plainte déposée par ceux-ci pour annuler un permis d’urbanisme qui avait été accordé par la Région wallonne. L’affaire ayant été jusqu’au conseil d’Etat, la ville n’a pas eu d’autre choix que de remettre le stade au même niveau qu’avant l’Euro 2000. Seule la tribune 1 n’a pas été modifiée, même lors de l’Euro », explique Medhi Bayat, administrateur délégué du Sporting de Charleroi.
Les années 2000 ont également été marquées par un autre conflit houleux entre la ville et le Sporting, dont l’issue n’a été trouvée qu’avec l’arrivée d’une nouvelle direction en 2012, Fabien Debecq remplaçant le sulfureux Abbas Bayat à la présidence du club. Le Sporting louant le stade, il a été en quelque sorte victime de la réduction de sa capacité. La décision ayant été prise lors des réconciliations avec la ville. La direction s’est alors mise à table avec les autorités politiques et une solution a été trouvée.
Le club a reçu le budget pour réaménager son stade, mais il devra également mettre des sous de sa poche. Comme le confirme Medhi Bayat, la hache de guerre est maintenant enterrée entre les deux parties.
Du côté des autorités de la ville, on est conscient des modifications que la direction du Sporting veut apporter au « Mambourg » mais le stade n’est pas le seul dossier au programme de l’échevin des Sports, Philippe Van Cauwenberghe, comme le confirme son chef de cabinet, Hugues Raty.
« Comme vous avez pu le voir, il y a beaucoup d’infrastructures sportives à Charleroi, et elles sont nombreuses à devoir subir des rénovations ou être totalement reconstruites. Nous devons malheureusement faire en fonction des priorités et pour la fin du mois de mai, nous devons remettre un plan pluriannuel jusqu’en 2018. »
En ce qui concerne les investissements opérés par la ville de Charleroi dans ses infrastructures, tout est fait en étroite collaboration avec les différentes parties, même s’il arrive que certaines tensions naissent. Hugues Raty s’explique.
Avec les difficultés économiques actuelles, les budgets ne sont pas extensibles et les acteurs de terrain doivent parfois faire face à des montants 
très limités. Gérard Lemaire, responsable de la section animation de la ville de Charleroi, témoigne.
« C’est difficile d’estimer ce qu’il nous manque afin de pouvoir mettre en place tout ce que nous voulons. Nous faisons ce que nous pouvons avec le budget qui nous est attribué. Nous essayons de donner la possibilité aux gens de faire du sport près de chez eux. Nous réalisons des activités dans la majorité des complexes sportifs de la ville. Il y a une véritable notion de proximité. »
Malgré le manque de budget, le service géré par Gérard Lemaire apporte beaucoup au sport carolo. Les plus petits peuvent y découvrir de nombreux sports et sont ensuite dirigés par la section Animation lorsqu’ils veulent se spécialiser dans une autre discipline. Gérard Lemaire expose le fonctionnement de son service.
À Charleroi, tous les regards sont donc tournés vers l’avenir, le prochain gros dossier sur la table de la ville étant le stade du Pays de Charleroi. Du côté du Sporting et de Medhi Bayat, on a déjà une petite idée de ce à quoi ressemblera le « Mambourg » du futur.
La volonté du club est donc de laisser le « Mambourg » là où il a toujours été, et la tendance n’est pas du tout au déménagement. Seulement, de tels travaux ont un coût et, pour ce faire, le Sporting peut compter sur le soutien de la ville. Pour Medhi Bayat, le nouveau stade se devra aussi de respecter le voisinage.
Du côté des autorités, le soutien au Sporting ne fait pas polémique, notamment dans le dossier du stade, une enceinte que les deux parties ne souhaitent pas uniquement consacré au football mais aussi à d’autres événements culturels.
Pour Hugues Raty, les autorités communales n’entendent pas privilégier d’autres acteurs au détriment du sport. Le sport a toute sa place dans la politique de redynamisation de la ville.
Dans l’optique d’une éventuelle meilleure conjoncture, nous avons demandé à Medhi Bayat comment il voyait son stade idéal. L’administrateur délégué des « Zèbres » a, certes, des rêves mais garde les pieds sur terre.
On s’en rend compte, pour s’assurer un avenir riant, la ville de Charleroi mise aussi sur le sport et sur des infrastructures de qualité. Toutes les pièces semblent tout doucement se mettre en place au Pays noir, il ne reste plus qu’à les assembler.
La piscine et la salle de gym font partie de la « section animation » lancée il y a 20 ans par la Ville de Charleroi. Elles se situent sur la commune de Marchienne-au-pont. Les animations sont sous la houlette de Gérard Lemaire et de son équipe.
