Ce mercredi 7 janvier 2015, deux individus sont entrés, lourdement armés, dans les locaux du journal satirique Charlie-Hebdo, à Paris, faisant au moins douze morts. Les assaillants sont de toute évidence des intégristes islamistes. Les réactions sont nombreuses parmi les journalistes et les politiques. Le caricaturiste Sondron nous a témoigné son émotion.
Ce sont des images qui glacent le sang. Depuis le toit de la rédaction de l’agence Premières Lignes, dans le 11eme arrondissement parisien, un journaliste a filmé les terroristes, kalachnikov à la main. Ci-dessous le reportage de France Télévisions :
« C’est la liberté d’expression qu’on assassine », a déclaré le Syndicat National des journalistes (français) par voie de communiqué. « Le massacre perpétré contre la rédaction de Charlie-Hebdo est une horreur qui nous frappe toutes et tous. Quand on tue des journalistes, c’est pour faire peur à toute une profession, c’est pour faire taire. Attaquer un journal, c’est vouloir museler la liberté d’expression dans une démocratie. » Quant à la Fédération européenne des journalistes, elle tient à souligner sa solidarité avec les victimes et attend un acte fort des pouvoirs publics. « Quels qu’en soient les auteurs et leurs motivations, la FEJ appelle les autorités françaises à tout mettre en œuvre pour punir ce crime ignoble. »
“Ils n’arriveront pas à leurs fins”
Ces assauts sont de toute évidence de nouvelles représailles aux caricatures du prophète Mahomet et à la manière dont les journalistes se riaient en général des religions. Des caricaturistes ont également parlé d’une grave atteinte à la liberté de la presse. Jacques Sondron, dessinateur pour, entre autres, le journal L’Avenir : « Mes amis sont morts, j’ai un sentiment d’horreur à l’égard de ce qui vient de se passer. Il faut continuer à se battre à l’égard de ceux qui sont morts. Ils n’arriveront pas à leurs fins ».
Invité sur le plateau du JT de RTL TVI, le dessinateur Pierre Kroll a dit aussi sa peine.
L’AFP a confirmé le décès des journalistes Cabu, Charb, Wolinski et Tignous.
La psychose semble s’emparer des rédactions. En milieu d’après-midi, les locaux d’El Pais à Madrid ont été évacués suite à la découverte d’un colis suspect. Les rédactions danoises, qui avaient subi des menaces suite à des caricatures du prophète Mahomet, ont augmenté leur niveau de sécurité, selon l’agence de presse Reuters.
Réactions politiques
Le premier ministre français Manuel Valls a activé la cellule interministérielle de crise et le président François Hollande a parlé d’un acte « d’une exceptionnelle barbarie contre un journal, c’est-à-dire l’expression de la liberté, contre des journalistes qui avaient toujours voulu montrer qu’ils pouvaient agir en France pour défendre leurs idées ». Il a qualifié l’attaque d’attentat terroriste. A 14 heures, il a rassemblé à l’Elysée les journalistes et les personnes impliquées dans ce drame. Le plan Vigipirate au niveau « alerte attentat » a été activé en Ile-de-France.
Le gouvernement belge a également réagi. Charles Michel a convoqué cet après-midi le collège du renseignement et de la sécurité. Le niveau de sécurité sera analysé lors de cette réunion. Le premier ministre a présenté à M. Hollande, au nom du gouvernement belge, ses sincères condoléances aux familles des victimes et au peuple français. Plusieurs réactions de personnalités politiques belges ont suivi sur Twitter.
Attentat contre presse libre = attentat contre démocratie. Inacceptable, choquant. Profonde sympathie aux victimes. #CharlieHebdo
— Kris Peeters (@peeters_kris1) 7 Janvier 2015
Voor deze terreurdaden schieten woorden te kort. Mijn gedachten gaan uit naar de slachtoffers en hun familieleden. #CharlieHebdo
— Jan Jambon (@JanJambon) 7 Janvier 2015
Choc, consternation et effroi suite à la fusillade ce matin à Paris. Toutes mes pensées vers les victimes et leurs proches. #CharlieHebdo
— Charles Michel (@CharlesMichel) 7 Janvier 2015
Terriblement heurté par l’horrible drame à Charlie Hebdo. Toutes mes pensées vont aux familles des victimes.
— Elio Di Rupo (@eliodirupo) 7 Janvier 2015
A tragic day for the freedom of speech #jesuischarlie pic.twitter.com/ZkIOXpHeSq
— Guy Verhofstadt (@GuyVerhofstadt) 7 Janvier 2015
Consternation, tristesse, rage, combativité #CharlieHebdo un attentat contre la démocratie, la presse, nous.solidarité avec les victimes.
— marie nagy (@marienagy) 7 Janvier 2015