Les Belges consomment en moyenne 8 kg de chocolat par an par habitant alors que les marocains n’en mangent que 400 grammes, selon le Syndicat du chocolat. L’explication est simple. Avec un coût au kilo de 64€ en moyenne, contre 43€ en Belgique, le chocolat constitue une denrée très chère au Maroc.
De coûteuses importations
À Rabat, trois grandes enseignes vendent du chocolat. Il s’agit de Pralinor, Leonidas et Jeff de Bruges. Chez ce dernier, le plus connu au Maroc, les matières premières sont directement importées de Belgique et les produits sont ensuite conçus sur place, dans des franchises partageant la passion et la gourmandise du chocolat. Chez Leonidas, ce sont les produits finis qui sont directement importés pour ensuite atterrir dans les comptoirs de la marque.
Ces importations, garantissant la qualité des produits offerts par les diverses boutiques, ont un coût. Les taxations et les droits de douane sont élevés et cela se répercute directement sur le prix de vente du chocolat belge dans les boutiques marocaines.
Le chocolat s’inscrit dans la tradition
Au Maroc, le chocolat belge est surtout consommé lors de grands évènements, du mariage à la naissance, en passant par les décès. Il a réussi, au fil des années, à s’imposer aux côtés des dattes. « Les dattes symbolisent la générosité et l’accueil chez les Marocains. Le chocolat a trouvé une place à leurs côtés et sert à accueillir les invités. C’est un véritable prestige », explique Mounia Ramsis, organisatrice de mariage à Salé, ville jouxtant Rabat.
Selon Muhammed Mbaren, organisateur d’évènements, « le prix d’un buffet contenant uniquement du chocolat se situe entre 1.600 et 2.400 dirhams », soit entre 150 € et 220€, des prix fortement élevés pour les Marocains.
Le packaging fait gonfler la facture
Le packaging dans lequel les chocolats sont proposés joue également sur le prix de vente du chocolat. Il s’agit de contenants travaillés et souvent très somptueux, conçus expressément pour les grands évènements. Par exemple, un packaging en cuir coûtera entre 400 et 2.200 dirhams (entre 35 et 200 €). “Nous aimons présenter le chocolat sous plusieurs formes, soit de la façon traditionnelle, soit de manière un peu plus animée sur un thème précis”, explique Mounia Ramsis.”Nous sommes en perpétuelle création et à chaque saison, nous découvrons de nouveaux sujets. »
Reportage réalisé par Safaa Ksaani, Kaoutar Nasrouni, Aziz Mahi, Hajar Loukili, Mohammed Echben, Manon de Meersman et Alessandra Marchione