« Il y a 17 000 bâtiments libres à Bruxelles. Avec 48 000 personnes à la recherche d’un logement… Pour moi, c’est une crise qui est voulue. » Cette réflexion est celle de Yuva, cuisinier à la table d’hôte et intervenant dans le film Le parti du rêve du logement. Les différents récits se croisent pour aborder les difficultés pour beaucoup de personnes à trouver un logement décent. Homme seul ou famille nombreuse, ils sont tous confrontés aux refus, aux humiliations, aux arnaques et à la malveillance de certains propriétaires. L’impuissance des avocats, supposés être là pour les défendre, les pousse à se réunir et trouver une solution ensemble.
Des personnages attachants
Si le film a été sélectionné au Festival Cinéma d’Attac et à Brussels In Love, ce n’est pas pour son jeu d’acteur. Celui-ci est parfois trop léger. La scène dans le cabinet de Maitre Allardt, déçoit fortement de par la « fausse colère » que ce dernier dégage. Le film se base également un peu trop sur le rôle du « gentil locataire impuissant » et du « méchant propriétaire ».
Néanmoins le film est captivant. Il dégage de l’empathie chez le spectateur. Les personnages sont humanisés à travers les interviews du journaliste de la BBC. Les personnes sans abri, le bourgmestre ou encore le cuisiner, tous interviennent, l’un après l’autre, pour raconter leur histoire dans un studio. Le journaliste est la plupart du temps hors champ, ce qui laisse le téléspectateur confronté à la vulnérabilité des personnages. Face à nous, le combat de ces hommes et ces femmes émeut. Faibles de droits, mais forts d’esprits. Les histoires sont touchantes ; on a envie que justice se fasse.
Le fruit d’un travail collaboratif
Le film est le fruit d’une rencontre entre le cinéaste Peter Snowdon et ALARM, un collectif de Molenbeekois créé en 2001, qui s’intéresse à la politique régionale du logement. De manière ludique et créative, ALARM dénonce les manquements de cette politique.
Le long métrage est le résultat d’une expérience collective. Chaque histoire relatée dans le film est fidèle à une réalité ou à une expérience vécue par les membres du groupe. L’intention des acteurs est de sensibiliser le public à la question du logement à Bruxelles. Rahim expose l’idée en scène finale « au lieu d’être seulement des spectateurs, nous devons devenir des acteurs ».
Le Parti du Rêve de Logement est programmé ce 15 décembre à 19h00 au cinéma Galeries à Bruxelles.