Il y a 55 ans s’achevait la construction des premières tours de la Cité modèle de Laeken. Ce complexe social bruxellois, enfant des grands projets utopiques nourri des rêves de l’Expo 58, accueillait jadis petits ouvriers et fonctionnaires à bas salaires.
De ces “primo-arrivants”, ils sont quelques dizaines à avoir vieilli avec leur cité. On les trouve toujours au club seniors, tous les deuxièmes mardis du mois, à philosopher sur leurs nouveaux voisins, à se plaindre de l’insécurité et à tenter de lutter contre la solitude. Des préoccupations du troisième âge en somme.
“Ceux qui sont arrivés ici en 1962-63 et qui te disent ‘c’était beaucoup mieux avant !’, mais ils ne parlent pas de partir hein”
Pourtant, pour beaucoup, ce ne sont pas les contraintes financières qui les poussent à rester ici. Un demi-siècle et de perpétuels travaux de rénovation plus tard, il semblerait que la magie de la Cité modèle ait tout de même été préservée. Le quotidien serait-il un peu plus doux pour tous ces retraités en perte d’autonomie ?
Sur un air de “Only you” qui nous replonge dans les fifties, je suis allé promener mon micro et mon appareil photo dans les locaux du club seniors. Un reportage qui sonne comme une catharsis, une thérapie de couple entre la Cité modèle d’aujourd’hui et ses plus vieux habitants.