« On veut avant tout perdre beaucoup de poids », affirment en chœur Angélique et Rosine. Avec cet objectif bien précis en tête, les deux amies se sont offert les services d’un coach sportif depuis près d’un mois. Et elles ne sont pas les seules. Ces dernières années, ce métier est en plein développement tant les personnes en quête d’un entraineur personnel semblent être de plus en plus nombreuses.
Leroy Daie, coach sportif depuis le début de l’année 2016, tente d’expliquer cette expansion : « C’est surtout lié au fait que les gens passent de plus en plus de temps dans les bureaux et ils ont la volonté de se mettre en mouvement à côté de leur travail. Ils font appel à nous pour avoir une personne qui les pousse à se prendre en charge », considère t-il.
Basé sur Bruxelles au sein de SUAT (Stand Up And Train), Kandi Mukolé ajoute qu’un prix compétitif contribue également au succès d’un coach sportif : « que cela soit au niveau des trains ou encore des avions, le low-cost fonctionne, il commence à être partout. Nous aussi on propose de la qualité low-cost et cela aide tout le monde à trouver un coach. On s’est adapté à la clientèle ».
Créé en 2014 par Raphaël Guelor, SUAT est l’une des entreprises de coaching bruxelloise. La structure propose plusieurs offres allant de 50 à 300 euros/mois en fonction des besoins des clients. La plus chère contient notamment trois entraînements par semaine, un suivi et des compléments alimentaires.
Coach sportif indépendant, Leroy Daie ne partage pourtant pas l’avis de son homologue sur le low-cost : « Les prix varient beaucoup, mais je ne pense pas que le faible prix fait que le métier soit en pleine expansion. Au contraire, cela dévalorise notre travail », assure t-il.
« On devient parfois confident »
Une séance dure en moyenne 30 minutes et à la fin de chacune d’elles, l’entraîneur prend le temps de faire un point et de débriefer avec ses clients. Ce métier à la mode ne repose donc pas uniquement sur les performances sportives puisque le coach doit également parfois savoir trouver les mots justes pour ne pas heurter la sensibilité de sa clientèle. « La personne est souvent consciente de ses difficultés, mais il faut tout de même avoir du tact pour lui dire les choses », confie Leroy Daie. « Un entraîneur est aussi quelqu’un avec différentes étiquettes, on devient parfois confident. On entend beaucoup de choses, on est aussi là pour aider à soulager la personne », complète Kandi Mukolé.
Le juste milieu n’est pas simple à trouver. « J’ai déjà eu quelqu’un qui d’un coup s’est mis à pleurer devant moi », dévoile Mukolé. Il arrive parfois d’entraîner ses amis ou sa famille et c’est tout autant délicat. « Quand c’est ma sœur ou ma mère, c’est plus compliqué à coacher. Ma mère me dit parfois qu’elle n’aura pas assez de force pour se faire à manger le soir », rigole Saran, également sous contrat chez SUAT.
Le phénomène ne devrait pas s’arrêter là au vu du nombre croissant de coachs sportifs : « j’ai toujours fait du sport et maintenant j’ai envie de convertir mon expérience dans ce domaine », confirme Pierre, actuellement stagiaire chez SUAT. L’entreprise devrait d’ailleurs collaborer avec Basic-Fit dans cinq nouvelles salles en Flandre et deux du côté francophone. Une concurrence accrue qu’il va falloir affronter. Finalement, savoir faire suer c’est aussi du sport.