Comment se transformer en Macgyver 2.0 grâce aux tutoriels

Une qualification pour la vie

A terme, les plus motivés réussissent à se spécialiser et certains d’entre eux parviennent à créer une entreprise sur ce qu’ils ont appris. Arthur est réparateur de téléphones et d’ordinateurs. Il a appris son métier grâce à des tutoriels. « J’ai d’abord commencé à réparer des ordinateurs dans ma chambre pour arrondir mes fins de mois ». Après ses études à l’ICHEC, Arthur ne savait pas trop ce qu’il allait faire de ses dix doigts. Il a alors décidé de miser gros et d’ouvrir un magasin spécialisé dans la réparation d’appareils Apple : « iClinique ». Il confie qu’au début, « ça n’a pas toujours été facile ». Il lui a fallu offrir une image sérieuse, professionnel vis-à-vis de la clientèle. « Si tu ne t’y mets pas à 100% avec la logique du “do it yourself”, c’est peine perdue ». Pourtant, aujourd’hui, les affaires tournent et rares sont les moments où il n’y a pas de client. Sa petite entreprise a rapidement grandit et Arthur engage maintenant deux personnes supplémentaires pour l’assister.

« Réparons le monde »

Dans un monde où l’obsolescence programmée est une fatalité, la logique du « self repair » ou « do it yourself » poursuit des objectifs à la fois écologiques et économiques. Chaque année, environ 50 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques sont jetés alors qu’une grande partie pourrait être réparée. Sur base de ce constat, Kyle et Luke ont décidé de créer en 2003 des tutoriels et de les publier gratuitement en ligne. Avec le temps, ils ont fini par créer « iFix it » : un site internet qui publie des tutoriels dans le but « de réparer le monde ». Pour eux, « des entreprises comme Apple font d’excellents produits, mais elles n’expliquent jamais comment les réparer et ceux-ci finissent trop souvent à la poubelle car leurs coûts de réparation sont exorbitants ». Avec leurs tutoriels, ils espèrent insuffler un élan pour faciliter la réparation des objets. « Plus il sera facile de réparer, plus il y aura de monde pour le faire ».