Les jeunes jouent au foot de rue
21
Avr
2016

Mercredi 20 avril, le tournoi Football for peace a invité les jeunes Bruxellois de différentes convictions religieuses à jouer ensemble.

Les jeunes se sont rassemblés à Molenbeek pour jouer au foot de rue. Photo : Emilie Eickhoff

Mercredi 20 avril, le tournoi Football for peace a invité les jeunes Bruxellois de différentes convictions religieuses à jouer ensemble.

21 Avr
2016

Confessions autour du ballon rond

Le coup de sifflet retentit. Sous son maillot de foot vert, le père Serge Takamba porte son col romain. Il ne le quittera pas, malgré la chaleur étouffante de ce mercredi 20 avril. Le prêtre n’est pas le seul à porter un signe religieux lors du tournoi éphémère Football for Peace, organisé par Together in peace sur la place communale de Molenbeek.

 

 Jouer avec ses croyances

Dans les trois arènes gonflables, les trainings côtoient les kippas, les croix et les voiles des quelques jeunes filles présentes. Avec une obligation de trois joueurs de conviction différente minimum par équipe, la mixité est garantie par les organisateurs du tournoi. Un choix étonnant alors que le credo actuel du « vivre ensemble » recommande de ne pas identifier les personnes par leur orientation religieuse. Jan de Volder, coordinateur de Together in peace, ne voit pas cela comme de la discrimination, qu’elle soit négative ou positive.

 

“Quand c’est foot, on est tous là”

Sur le bord du terrain central, avec son t-shirt vert et son œil perçant, Assan attend impatiemment de tâter le ballon avec ses coéquipiers. Il n’a pas formé son équipe lui-même mais nous assure qu’il s’entend avec tout le monde et que tous ses amis sont là. C’est son coach qui lui a parlé de cette initiative rassemblant plus de 100 participants. Il n’a pas hésité un instant. « Jouer au foot pour la paix et montrer qu’on est ensemble, je trouve que c’est une bonne cause. Quand c’est foot, on est tous là. »

Bilal, lui, regarde l’événement de loin, d’un œil critique : « Ça ne va rien changer. Ici, ce sont juste des grosses têtes qui veulent faire leur politique, mais les moutons ne suivront pas. Quand j’étais jeune, bien avant tous les incidents des derniers mois, on se battait déjà contre la stigmatisation de Molenbeek et on est arrivés à rien. J’ai un petit frère, je le laisse espérer, mais moi, je n’y crois plus. »

Un match touche à sa fin. « L’équipe orange a gagné. La collaboration a mené à la victoire, bravo. Nous espérons que vous vous êtes faits de nouveaux amis », assène au micro une des organisatrices de l’événement. Phrase qu’elle répétera inlassablement à la fin de chaque rencontre. Comme pour mieux se persuader que ce tournoi aura été utile.

Le foot comme connecteur logique

Le Football comme créateur de lien, c’est ce que nous avions également constaté à Bondy le jour, lors de la mise en place de l’« Euro 2016 des Quartiers ». Cet événement était l’occasion pour la ville de faire rassembler les jeunes de quartiers qui n’ont pas l’habitude de jouer ensemble autour de leur passion pour le ballon rond.

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