Le sujet reste encore trop méconnu en Belgique. La vasectomie n’est pas envisagée comme première solution de contraception. La raison principale ? Il s’agit d’une opération des parties génitales, symbole de virilité chez les hommes. D’où parfois quelques réticences. Il faut pourtant relativiser. Celle-ci dure entre 15 et 30 minutes, et est effectuée sous anesthésie locale la plupart du temps. Ainsi, les spermatozoïdes ne peuvent plus se mélanger au sperme et rend donc l’homme stérile. Il suffit simplement de rentrer chez soi, un peu de repos avec des glaçons et le tour est joué.
“Tout fonctionne comme avant”
“Beaucoup d’hommes pensent que cela va affecter leur activité sexuelle et leur virilité, ce qui est faux”, explique le Dr Morjean, urologue au CHU de Liège. “On effectue aucune modification des hormones. Tout fonctionne comme auparavant mis à part le fait que le sperme ne contient plus de spermatozoïdes. Ça ne se remarque d’ailleurs quasiment pas. » Il précise, par ailleurs, que cela peut être une réelle alternative à la pilule contraceptive, voire à d’autres moyens de contraception, car cette opération est définitive (même s’il est possible d’effectuer l’opération inverse).
Une décision à prendre à deux
Quand on arrive dans la salle d’attente du service d’urologie du CHU de Liège, l’ambiance est assez crispée. Quelques patients sont présents, attendant leur tour et contemplant les schémas sur les murs, tout en imaginant l’opération. On se mordille les lèvres rien qu’à y penser, le malaise s’installe mais est très rapidement camouflé par la détermination (et peut-être aussi par l’orgueil). Valentin, 38 ans et père de trois enfants, est bien décidé à passer le cap : « Ça a été une longue discussion avec ma femme. J’ai été amené à en parler avec elle et son gynécologue afin d’évaluer la meilleure solution possible. On voulait une façon définitive de régler le problème, sans prise de médicaments, de patchs ou autres… Très vite, la vasectomie a été évoquée et j’avoue avoir plusieurs fois rejeté l’idée, avant de finalement accepter pour ne pas ruiner la santé de ma femme », raconte-t-il en souriant.
Pas de regrets
Près de deux semaines après l’opération, Valentin se porte très bien. Aucune complication. La vie a rapidement repris son cours. « Franchement, je n’ai pas l’impression d’avoir subi l’opération. C’est comme si rien ne s’était passé, ma femme et moi, on est beaucoup moins stressés maintenant et on le sera encore moins dans trois mois (lire encadré ci-dessous, ndlr). C’est sûr que je ne pourrai plus avoir d’enfant, mais on était décidé et je ne regrette pas jusqu’à présent. »
Trois mois de précaution après l’opération
Après l’opération, trois mois sont nécessaires pour que tous les spermatozoïdes restants soient évacués. Durant cette période, il est nécessaire d’utiliser un autre moyen de contraception. Une petite gêne peut s’installer mais ne dure jamais que deux voire trois semaines tout au plus. Concernant le suivi psychologique, la majorité des patients n’en a pas besoin, une fois l’opération effectuée.