Ce week-end, l’ASBL Arc-en-Ciel organise sa 62ème édition de récolte de vivres. Le but de l’Opération ? Fournir des denrées non périssables à 204 institutions et associations impliquées dans l’aide à l’enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles et en Wallonie. On a retracé pour vous le chemin que suivront les paquets de sucre ou de riz que vous livrerez aux scouts ce week-end.
Etape 1 : des bénévoles locaux à votre porte
Ce sont des centaines de jeunes issus des mouvements de jeunesse qui prennent en charge la récolte de vivres ces 11 et 12 mars 2017. En moyenne, on estime à 200 le nombre d’unités qui participent à l’Opération dans leur région. Le porte-à-porte, c’est l’initiative la plus efficace dans la collecte d’aliments. Pour appuyer les jeunes, des groupes d’habitants s’établissent dans des villages pour s’impliquer à leur tour dans la récolte. Le point fort de l’opération, c’est avant tout de faire appel à des citoyens locaux pour venir en aide à des institutions du coin.
Pour coordonner l’action sur le terrain entre les récoltants, Arc-en-Ciel compte sur des délégués régionaux. Leurs forces sont leur connaissance des lieux et leur réseau qu’ils peuvent faire jouer pour soutenir l’action. Véritables agents de liaison, ces représentants jouissent d’une influence importante et sont indispensables à la mise en place de la récolte.
D’autres actions sont également mises en œuvre, en amont, pour permettre aux citoyens de donner des denrées. Dans les jours proches de l’Opération, il est par exemple possible de venir déposer soi-même des aliments dans les points de vente Fox & Cie. On compte également 130 écoles qui participent en incitant les élèves à faire un don tout au long de la semaine.
Etape 2 : les vivres rassemblés dans 27 dépôts
Éparpillés dans l’ensemble des régions concernées par la récolte, les aliments collectés sont redirigés vers des dépôts. L’organisation, au sein de ces derniers, est propre à chacun. L’entrepôt d’Arlon, par exemple, fonctionne comme une véritable entreprise. Chaque année, l’équipe construit des structures en bois pour recueillir les vivres. Là-bas, le tri n’est pas pris à la légère, et même les pâtes sont classées en fonction de leur temps de cuisson.
Le plus gros des vivres, récolté par les mouvements de jeunesse, est directement apporté dans les dépôts, plusieurs fois par jour. Sur place, les vivres sont d’abord pesés, avant d’être déposés sur une grande table pour se soumettre au tri.
Le premier tri consiste à éliminer les denrées qui ne sont pas consommables, soit parce que les emballages sont ouverts, soit parce que la date de péremption est dépassée. On évalue la quantité de perte entre 5 et 10% de la totalité de la récolte. Ces aliments finissent donc à la poubelle, après avoir été collectés par Bruxelles Propreté.
Pour le reste des vivres, c’est un deuxième tri qui commence. Il existe 14 grandes catégories dans lesquelles l’ensemble de la récolte est répartie. On y retrouve la viande, les légumes, les petits déjeuners, les pâtes mais aussi les « presque périmés », qui doivent être consommés au plus vite. Les aliments viennent s’agencer dans les différentes caisses de ces catégories. Les caisses sont ensuite numérotées et pesées, avant d’être inventoriées dans un coin du dépôt. Les colis pour les institutions comprennent donc des caisses de toutes les catégories, en plus ou moins grande quantité.
Ces dernières années, la quantité de vivres récoltée est en diminution. De manière générale, on ne se concentre que sur le poids des denrées pour évaluer la réussite de l’Opération. Toutefois, la qualité des produits recueillis est en nette amélioration. Aujourd’hui, la récolte permet d’obtenir des aliments plus chers, plus rares et de meilleure qualité, sans pour autant peser plus lourd dans la balance. Le bilan général pour les institutions est donc positif.
Etape 3 : la redistribution aux institutions
Les dépôts, établis dans des gymnases, écoles ou locaux scouts, sont temporaires. Le lundi matin, plus aucune trace de l’Opération ne doit subsister. C’est donc le dimanche soir au plus tard que les lieux doivent être vidés, et que les institutions doivent récupérer leurs colis. Pour que ceux-ci arrivent à bon port, la solution privilégiée est que les institutions viennent elles-mêmes sur place les collecter. Chacun des 27 dépôts est donc directement en contact avec des bénéficiaires locaux, et la transmission des denrées récoltées se fait sans intermédiaire.
En introduisant sa demande de participation à la récolte d’Arc-en-Ciel, chaque association estime le nombre de kilos dont elle voudrait disposer. Cette requête doit se justifier de différentes manières. Non seulement par le nombre d’enfants qui vont profiter des vivres, mais aussi par les projets mis en place par l’association en matière de loisirs.
Chaque dépôt est donc en charge d’un nombre défini d’institutions, et doit récolter une quantité de nourriture bien précise. Mais comme celle-ci dépend de la générosité des habitants, impossible de prévoir à l’avance si les quotas seront remplis. Au terme du week-end, certains dépôts seront en déficit, d’autres en surplus. S’ensuit alors une action de dispatching entre les différents dépôts.
Pour Coralie, responsable de l’Opération, cette redistribution repose sur un système d’entraide entre régions. Mais elle nécessite également un contrôle constant : « On surveille le nombre de kilos récoltés par dépôt en continu, pour être réactifs dans nos redistributions. »
L’essentiel, pour Arc-en-Ciel, c’est de perpétuer un système de solidarité locale et citoyenne qui vient en aide à des enfants en situation précaire. Recevoir des vivres gratuitement, ça permet à ces institutions de faire des économies sur leur budget nourriture, et ainsi de réinjecter l’argent dans les loisirs et activités extra-scolaires pour les enfants.
Les chiffres de la récolte
- 204 institutions receveuses
- 102 tonnes de nourriture demandées
- 13 000 jeunes bénéficiaires