Être végane dans un pays où les habitants consomment à eux seuls près de 20 kilos de viande par an n’est pas à une mince affaire. Dans les supermarchés ou au restaurant, notre système est conditionné par des régimes alimentaires de masse. Pour Camille Bour, jeune étudiante française de 21 ans, ce n’est pas facile de s’y retrouver. Végane depuis 8 mois, elle cherche ses repères à Bruxelles où le véganisme reste un mode de consommation minoritaire.
Mais être végane, c’est quoi?
Le régime alimentaire des véganes consiste à exclure tout produit d’origine animale. En parallèle, les véganes adoptent un mode de vie en respect avec l’environnement en choisissant de se nourrir à partir de produits biologiques. En devenant végane, Camille a changé son rapport à la nourriture : «Avant d’être végane, je ne m’intéressais pas à la cuisine. Du fait d’avoir un régime alimentaire particulier, j’ai dû complètement réadapter mon alimentation. On dit souvent que les véganes et les végétariens doivent cuisiner plus : c’est vrai ! Grâce au véganisme, je découvre des aliments et j’apprends des nouvelles recettes. »
Pourtant, le véganisme n’est pas inné chez elle. C’est lors de son passage chez les Anglais que Camille s’adonne à ce mode de vie : « J’avais beaucoup de préjugés sur les régimes alimentaires comme le véganisme, puis je me suis rendu compte qu’il y avait des régimes alimentaires très variés à Londres et plus généralement en Angleterre. » C’est en travaillant dans l’Horeca que Camille s’est rendu compte qu’un grand nombre de clients étaient végans et désiraient qu’on leur serve des plats adaptés pour leur régime. Cette expérience professionnelle a confirmé son envie de s’ouvrir au véganisme : « Je me sens mieux, j’ai l’impression de manger plus équilibré en ne mangeant plus de viande et je le ressens dans mon corps. Cela me donne l’impression d’être plus légère en ayant une digestion plus facile. »
Trouver ses repères dans la métropole bruxelloise
Après son bachelier réalisé entre Paris et Londres, Camille débarque à Bruxelles à la mi-septembre pour poursuivre ses études. “Étant donné que je me suis installée à Bruxelles peu de temps après ma rentrée, je n’ai pas eu le temps de trouver mes marques au niveau alimentaire. Actuellement, je n’ai pas le régime alimentaire que je souhaite avoir, je mange beaucoup de pâtes et de riz. »
Étudiante en Sciences politiques à l’ULB, Camille a eu l’occasion de tester les fast-foods et restaurants de l’université. Néanmoins, les différentes cuisines proposées n’ont pas vraiment séduit la jeune femme. « Je trouve quelques aliments qui peuvent être adaptés à mon régime alimentaire, mais je ne peux pas manger ça tous les jours. Je ne suis plus dans une logique de nutrition saine comme à Londres. Les restaurants de l’ULB ne sont pas basés sur le véganisme en général. »
Elle a alors décidé de trouver des boutiques pour véganes à Bruxelles, à l’image de Vegasme à Ixelles. L’enseigne propose un large choix de fruits et légumes d’origine biologique en favorisant des produits belges, français et italiens. Camille retrouve des produits spécialisés qu’elle consommait à Londres comme les saucisses, les steaks végétariens ou encore les fromages végétaux. Soucieuse de la provenance des cosmétiques, Camille trouve également des produits non testés sur les animaux.
Mettre un visage sur la communauté végane de Bruxelles
Il est difficile d’établir un profil de véganes à Bruxelles mais, selon Natacha Legrand, responsable du magasin Vegasme, “on retrouve dans la clientèle une majorité de femmes qui ont entre 20 et 40 ans ». Néanmoins, il n’y a pas d’études ni de statistiques officielles sur le nombre de véganes ou de végétariens à Bruxelles.