En période de crise où même les plus gros fleurons de l’industrie ont du mal à présenter des résultats trimestriels satisfaisants, d’autres réalisent des performances insolentes et se démarquent du lot. C’est notamment le cas de « Google – Apple – Facebook – Amazon », dits « GAFA ».
L’acronyme GAFA a été adopté depuis peu par les observateurs de l’industrie numérique pour désigner les quatre mastodontes de la nouvelle économie. Il faut dire qu’avec près de 316 milliards de dollars de chiffre d’affaires cumulé (2013), le groupe des quatre se hisse au même niveau que le Danemark, qui génère environ 330 milliards de dollars pour son PIB (2013), avec dix fois moins d’employés que l’Etat danois (252.000 employés contre 2.674.000 employés en 2013). Rappelons que le Danemark est classé 35ème dans le classement des pays à plus haut PIB.
Autre fait notable, les GAFA ont enregistré une croissance de 12% en 2013, alors que la Chine, désormais première puissance économique, enregistrait une hausse de 9%.
Moteur de recherche, e-commerce, smartphone, réseaux sociaux : ces groupes ont révolutionné les usages technologiques en ce début de 21ème siècle. D’ailleurs, d’après le cabinet Fabernovel (agence auteure d’une étude sur les GAFA), nous ne passerions pas moins de 55% de notre temps auprès de ces quatre plateformes. La particularité de ces quatre acteurs est qu’ils possèdent des réserves de cash impressionnantes, estimées à plus de 123 milliards de dollars. Ces liquidités leur permettent d’augmenter leurs investissements en faisant l’acquisition de nombreuses start-up (rachat de « What’s App » par Facebook, de la plateforme de streaming de jeux-vidéo « Twitch » par Amazon…) et en diversifiant ainsi leurs domaines d’activités.
C’est un reproche que la concurrence fait aux GAFA, puisque ces quatre géants ont réussi à bâtir un écosystème qui dépasse de loin leur champ d’application initial. En faisant main basse sur plus de 50 start-up, le quatuor domine largement l’ensemble de l’industrie culturelle et numérique. A tel point que la France et l’Allemagne ont demandé à la Commission européenne, en novembre dernier, de réfléchir à une régulation spécifique pour ces acteurs, dans le but de préserver la concurrence et la liberté d’expression sur le web.
La question ne fait pas encore partie de l’agenda numérique au niveau européen. Il existe une grande zone de flou autour de ces plateformes d’un point de vue juridique : qu’est-ce qu’une plateforme numérique au juste ?
Cette remise en question intervient peu après que le parlement européen ait décidé d’amorcer le démantèlement de la firme de « Mountain View » (Google), en séparant son moteur de recherche du reste de ses activités. En effet, Bruxelles reprochait à Google de biaiser ses résultats de recherche pour mettre en avant les services que le groupe propose, comme Youtube, Google Maps ou même son propre comparateur de prix. Ce qui place donc le groupe en position de leader dans le domaine des moteurs de recherche en ligne avec 90% de parts de marché en France, Espagne, Royaume-Uni et Allemagne. Une domination qui flirte avec la concurrence déloyale.
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