L’écologie est devenue un phénomène de mode qui touche de nombreux domaines. Récemment, c’est le secteur des pompes funèbres qui a décidé de développer cette approche verte des funérailles. Cercueil en bambou, en rotin ou en carton, urnes en feuilles de bananiers,… Du corbillard hybride aux ampoules LED, quelques rares entreprises de pompes funèbres, à Bruxelles, se sont lancées dans l’aventure écologique.
Patrick Vanhorenbeke dirige un magasin de pompes funèbres depuis plus de trente ans à Woluwe-Saint-Pierre. Il s’est timidement lancé, il y a quatre ans, dans le concept écologique en introduisant les cercueils tressés en bambou. De l’autre côté de Bruxelles, à Uccle, c’est Cédric Vanhorenbeke, chez Alveus, qui a relevé le défi de l’écologie en lançant sa toute nouvelle coopérative de funérailles 100% écologiques, « éthiques et équitables ».
Trois questions à Cédric Vanhorenbeke
Cédric Vanhorenbeke est un croquemort écologiste. Né dans une famille « dans la pompe » depuis plusieurs générations, c’est un jeune homme sympathique, souriant et très attentif aux besoins des familles.
Écologiste convaincu, il a décidé d’ouvrir ses pompes funèbres avec une réelle ambition écologique et éthique.
Il a créé Alveus, une société coopérative à finalité sociale unique en son genre. Cette initiative a été saluée par l’Institut bruxellois pour la gestion de l’environnement (IBGE) qui lui a remis le prix des bâtiments exemplaires.
En quoi consistent des pompes funéraires écologiques ?
On vend des cercueils et des urnes labellisés écologiques en rotin, en osier ou encore en carton. Je suis des cours de vannerie et je suis capable de faire des urnes et des cercueils avec des produits locaux, parce que la Belgique est un pays exportateur d’osier de très bonne qualité. Pourquoi importer de l’extérieur ce qu’on fait ici ?
On fait également des cercueils en bois massif, parce qu’un cercueil en carton ça ne plaît pas forcément à tout le monde. Mais on refuse de vendre du bois aggloméré parce que c’est très polluant. Cependant, il y a une réflexion sur l’ensemble des services et prestations et ça va bien au-delà de la vente de cercueils !
Donnez-nous un exemple d’un autre service écologique.
Par exemple, on utilise un pourcentage de ce que la famille paye pour compenser les émissions de C02 des véhicules de la société, l’énergie utilisée pour chauffer et éclairer les locaux, etc. On est en contact avec une asbl qui construit des fours solaires en Afrique pour remplacer ceux à bois qui polluent énormément. Ainsi, on finance avec notre entreprise de meilleures solutions pour les émissions de C02 des pays qui se développent. C’est une vraie conviction écologique.
Est-ce que votre clientèle vient essentiellement pour des raisons écologiques ?
La première chose qui attire les familles qui ont fait appel à nos services jusqu’à présent c’est le prix ! Contrairement à ce que l’on peut penser, on vend nos cercueils moins cher que la plupart des pompes funèbres. Alors que le prix moyen des funérailles en Belgique se situe entre 3000 et 5000 euros, nous organisons des services complets à partir de 800 euros. Cela fait partie de notre éthique d’avoir des prix raisonnables. On reste mesuré dans nos tarifs, sans faire les énormes marges que se font d’habitude les entrepreneurs de pompes funèbres. Ils multiplient parfois par quatre ou cinq le prix du cercueil. Et, bien sûr, l’écologie est toujours un plus ! (rires)
Merci pour l’article.
C’est très intéressant de savoir qu’il existe des enterrements écologiques.