Dour n’est pas un festival belge parmi tant d’autres : c’est le bassin de l’expérimentation où de nouvelles sonorités, une âme assez spéciale et le changement rythment chaque édition.
Mise en jambe du mercredi
Quatre scènes pour le premier soir, quatre curateurs habitués du festival font la programmation. La DJ Amélie Lens se charge de la grande messe techno à l’Elektropedia Balzaal, accompagnée par le pape Adam Beyer et les disciples Farrago et Anetha. Côté alternatif, Bonobo sort le tapis rouge à la « Petite Maison » pour les nouvelles sonorités électroniques : découvertes auditives avec Yaeji ou encore Dengue Dengue Dengue.
Roméo Elvis fait la fête des crocos sous la Boombox avec une seconde édition du Straussfest. Pour “son mini-festival” au coeur de Dour, l’interprète de “Chocolat” offre une vitrine à du nouveau sang bruxellois en tendant le micro à Venlo et à Lord Gasmique. Ce sera aussi la seule occasion en Belgique de sauter sur les tubes de Sheck Wes, dauphin du rap US. Pour finir ce tour d’horizon : “Salut C’est Cool” et leurs copains viendront vous faire passer dans une autre dimension toute la soirée à la Salle Polyvalente.
Quatre thématiques différentes, quatre possibilités qui offrent des univers musicaux variés. Après tout, c’est pour ça qu’on vient à Dour.
L’immanquable “urbain”
Côté musique urbaine, le Dour est (encore) bien armé cette année, avec des grands noms du genre, francophones comme américains, à l’image de Roméo Elvis, Damso, Rae Sremmurd et autres A$ap Rocky (on croise encore les doigts même si l’artiste est actuellement retenu en Suède pour une affaire judiciaire).
La programmation offre aussi son lot d’artistes plus underground pour satisfaire les puristes. Comme digne représentant, Alpha Wann. Le “technique kickeur parisien” jouera sur le Boombox, samedi à 19h45.
Un peu moins connu du grand public et pourtant validé par nombreux de ses pairs, Dinos (anciennement Dinos Punchlinovic) donnera son show sur la même scène mais le jeudi à 17h45. Le rappeur français avait sorti son album « Imany » en avril 2018 après une très longue période de silence. Depuis, sa réédition qui comprend sept titres exclusifs a été délivrée en décembre dernier. Poétique, taciturne, mais pas que. Dans cette même lignée et toujours sur la même scène, Jazzy Bazz offrira ses rimes aiguisées et mélancoliques au public du Dour vendredi à partir de 17h45.
Ces trois lyricistes sont immanquables si vous voulez bouger la tête sur des couplets percutants, autant sur le fond que sur la forme.
Post-punk décoiffant et métal avant-gardiste
D’un autre côté, les guitares seront également mises à l’honneur avec de belles découvertes. Les jeunes irlandais de Fontaines D.C célèbreront leur premier passage à Dour le jeudi à 17h15. Après un premier album très prometteur, ils sont considérés comme les meilleurs espoirs de la scène irlandaise avec leur irish post-punk.
Côté belge, c’est Whispering Sons qui est sans doute le groupe le plus en vue à l’heure actuelle. La voie caverneuse de la charismatique Fenne Kuppens et leur post-punk dansant, qui ont déjà séduit la Flandre, seront dimanche au labo à 17h45.
Dans un autre genre, Namdose est une pépite. Ce supergroupe indie formé par les bruxellois de BRNS et les vendômois de Ropoporose ne devait être qu’une formation éphémère pour les nuits du Botanique et les Rockomotives. Pourtant les voici, plus d’un an après, le vendredi à 23h30 sur la scène du Labo.
Ne ratez pas non plus l’après-midi métal avant-gardiste mise en place le samedi dans la salle polyvalente. Les stars de Neurosis et Electric Wizard en seront les têtes d’affiche et ils seront accompagnés de YOB, Birds In Row, The Body & Full Of Hell, Vonnis et Wiegedood.
Des Inclassables
On vous recommande chaudement Tommy Cash, jeudi à 23H30 à la Salle Polyvalente. Véritable onde de choc à cheval entre la vague hip-hop et l’inspiration d’U.R.S.S., le jeune rappeur estonien, qui rappelle Die Antwoord” par son côté abrupte, vaseux et dérangeant, ne laisse personne indifférent.
Pour les amateurs d’EDM, techno ou house, Rezz, dj canadienne de 24 ans aux grandes lunettes composées de LED, viendra distribuer des grosses basses samedi à 00H30 sur l’Elektropedia. Réputée pour ses sets mystiques à cause des sonorités qu’elle créées, elle devrait attirer et emporter une grande foule.
En Belgique, on a aussi de sacrés artistes à ne pas rater, à l’instar de La Jungle. Ce duo batterie-guitare produit un rock alternatif qui allie kraut, noise et mécanique. Un jeu de batterie bluffant et des riffs de guitare bouclés qui vont transcender. Attention : explosion garantie !