« Superbe prestation des Diables Rouges qui remportent cette rencontre face à l’Espagne sur le score de 2 buts à 0. Match très solide et rencontre particulièrement appliquée de la part des hommes de Marc Wilmots. » Ceci aurait pu être le résumé de la rencontre de ce mardi 17 novembre dans les médias. Vous ne lirez pourtant rien de tout ça.
La fédération belge de football (URBSFA), sur recommandation du gouvernement du pays, en a décidé autrement. En concertation avec les autorités compétentes, ainsi que l’équipe espagnole, la rencontre prévue à 20h45 a été annulée. Probablement pour éviter l’hispanique générale après les attentats à Paris. Cette volonté de ne prendre aucun risque survient suite à la hausse du niveau d’alerte (passant de 2 à 3). Pour Marc Wilmots, entraîneur des Diables rouges, “les vies humaines sont plus importantes qu’un match de foot”.
L’union devait faire la force
Si la décision semble logique sur le plan sécuritaire (le stade était annoncé comble et devait contenir plus ou moins 50.000 personnes), le timing, lui, pose problème et fait grincer des dents. L’annulation a été confirmée via le compte Twitter de l’Union belge à 00h41, dans la nuit de lundi à mardi. Soit, moins de 24 heures avant le début du match ! Une nouvelle qui a assuré un bon début de journée pour ceux qui espéraient se changer les idées autour du ballon rond.
Scandale pour les uns, décision sage et prudente pour les autres, ce refus de jouer le match est à contre-courant de l’élan de solidarité qui a suivi les attentats à Paris. La devise de la Belgique est « L’union fait la force ». Nos autorités ont crû peut-être bien vite que notre contrée était devenue un pays de pétards plutôt que de fêtards. Quand on sait que les Français, qui étaient aux premières loges dans le Stade de France, vont malgré tout jouer ce soir, le symbole prend une autre ampleur. Force est de constater que tout le monde ne va pas dans le même sens.
Le plus poignant hommage viendra de l’adversaire des Bleus : l’Angleterre. Les Britanniques vont parer le Stade de Wembley aux couleurs bleu-blanc-rouge. Non pas celles de l’Union Jack mais bien de la République. La France va donc tenir son rang en jouant au pays de la “Reine mère”. Les différents protagonistes tricolores ont déclaré que ce match devait être joué pour le pays et les différentes victimes. En Belgique, c’est une heure et demi de silence que la nation offre à son voisin hexagonal.
L’Allemagne solidaire… de la Belgique
L’entraîneur des champions du monde allemands, Joachim Löw, déclarait lui-même lundi 16 novembre en conférence de presse que la réception des Pays-Bas ce mardi était “un geste de solidarité envers les Français”. Malgré les déclarations du coach allemand, les Belges ont finalement trouvé un partenaire de non-jeu. Le match de la Mannschaft face aux Bataves a été annulé un peu plus d’une heure avant le début de la rencontre, provoquant l’évacuation du stade. La peur que ce match soit plus kamikaze qu’amical a pris le dessus.
Au lendemain de ces annulations, c’est maintenant toute l’organisation de l’Euro 2016 en juin prochain qui est au cœur des débats. Les 129 victimes en France laissent planer le doute qu’il y ait d’autres répercutions. L’annulation d’un tel événement serait impensable.
En attendant que le temps apporte les réponses, notre pays exprimera ce soir tout son soutien au voisin de l’Hexagone, en chantonnant en chœur la Marseillaise : “OCAM, citoyens ! Formez vos bataillons !”