La première épicerie sociale « en vrac » et bio de Belgique a ouvert ses portes à Auderghem. Le magasin propose toute une gamme de produits de qualité, et ce pour 50% (au minimum) du prix de produits similaires en grande surface. Une première en Europe.
Luc Swysen, président de la Croix-Rouge à Auderghem, est à l’origine du projet : « Ces denrées sont destinées à une trentaine de familles. Le but étant de donner la possibilité à ces personnes en difficulté financière de se nourrir avec des produits de qualité, à un prix abordable. »
L’épicerie propose des produits en « vrac », à savoir sans aucun emballage. Les clients amènent leurs propres contenants afin de réduire au maximum les déchets. La logique du recyclage va même plus loin : non seulement il n’y a aucun emballage, mais tout le mobilier est lui-même de seconde main. Seule la caisse enregistreuse fait figure d’exception.
Une volonté de dialogue
Les produits de l’épicerie sont destinés aux familles qui ont reçu, après une enquête sociale, une carte délivrée par le CPAS de la commune. L’épicerie reçoit les familles sur rendez-vous. L’objectif étant le dialogue. « Il est important de parler de leurs problèmes, mais aussi de leurs joies, bref de souffler le temps d’une heure environ. » Ce n’est pas seulement une épicerie dans le sens classique du terme, avec une simple transaction, il y a une réelle volonté de dialogue et d’instants de partage. L’endroit se transforme alors en lieu de cohésion sociale.
Un autofinancement via la boutique solidaire
L’épicerie sociale est financée via une boutique solidaire, qui se trouve juste en face. Les locaux sont fournis par la commune d’Auderghem. La boutique propose une assez grande quantité de vêtements, exclusivement via des dons, et les revend à des prix défiant toute concurrence. Certains vêtements sont parfois même neufs et disponibles pour une poignée d’euros.
La boutique est gérée par du personnel bénévole de la Croix-Rouge, qui bénéficient du soutien financier du CPAS. Ouverte à tous, elle permet aux clients d’acheter des habits décents à des prix abordables. Tous les bénéfices sont ensuite injectés dans l’épicerie sociale.
Avec cette économie circulaire, Luc Swysen est convaincu de la viabilité du projet : « Plus on arrive à vendre dans la boutique, plus on aura de produits disponibles dans l’épicerie. On saura donc recevoir plus de monde. On rentre alors dans un cercle vertueux. »
Projet-pilote
Le projet a reçu le soutien de la Commission Communautaire Commune (COCOM) (10.000€) et de Bruxelles Environnement (3.000€). L’entièreté du projet tournant autour des 30.000€. « Nous sommes un projet-pilote. Nous recevons actuellement une trentaine de familles mais le but est d’augmenter ce nombre, tout en prouvant que le projet est viable. » Luc Swysen conclut en affirmant : « avec notre mode de consommation actuel, nous allons droit dans le mur. Il faut changer. Nous avons un devoir moral d’avoir un comportement durable vis-à-vis des générations futures. »
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