Les séances plénières, c’est très intéressant, il y a de vrais enjeux qui s’y discutent, tels que la situation en République Démocratique du Congo (RDC). Dans la continuité du format “Et si on chattait” imaginé par nos collègues pour parler des relations entre l’Europe et la Turquie, on clarifie à l’aide d’une conversation la situation et l’urgence d’intervenir dans ce pays.
RDC : une démocratie en péril
Ce dimanche 27 novembre, cela fait cinq ans que le Président congolais Joseph Kabila a remporté son deuxième mandat dans un climat politique tendu. De nouvelles élections législatives et présidentielles auraient du avoir lieu, mais le président est accusé de vouloir annuler les élections. Il veut changer la Constitution pour exercer un troisième mandat consécutif, ce qui est interdit.
Le parti d’opposition, l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) appelle à manifester pour le respect de la démocratie le 19 décembre, date à laquelle le président doit officiellement quitter le pouvoir car son mandat se termine.
Comme attendu, les élections ont été repoussées en 2017, prétextant un délai supplémentaire nécessaire pour finaliser l’enregistrement des 30 millions d’électeurs.
De plus, la situation politique et humanitaire est catastrophique au Congo. La population souffre de violences incessantes, particulièrement dans les régions minières. Celles-ci sont aux mains de milices armées extrêmement violentes. L’Union européenne est également impliquée dans ce conflit car de nombreuses entreprises européennes sont présentes sur le terrain et en exploitent les ressources.
Une intervention nécessaire
Lors de la cession plénière à Bruxelles de ce jeudi 1er décembre, la gauche comme la droite étaient sur la même longueur d’onde. Pour Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le pays représente un défi gigantesque au niveau des ressources, mais la situation doit évoluer. Pour le Parlement européen, il faut réagir face à la tentative de Kabila de s’accrocher au pouvoir et agir pour garantir le respect de la Constitution. Il faut également appliquer des sanctions à l’encontre des responsables des violences et ouvrir le dialogue sur le terrain, avec l’aide de l’Union africaine. Le seul moyen pour réinstaurer une stabilité dans le pays est d’appeler à une transition démocratique et pacifique.
Federica Mogherini est la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité depuis novembre 2014. A ce titre, elle représente la voix de l’Union européenne à l’international. Contrairement à sa prédécesseur, Catherine Ashton, Federica Mogherini s’est fait connaître pour ses prises de positions musclées sur des sujets internationaux comme la Syrie ou l’Etat islamique.
La RDC sera encore une fois à l’ordre du jour du Conseil des Affaires Etrangères dans deux semaines. Le sommet est prévu le 12 décembre, quelques jours avant la date tant attendue du 19, où le président est censé quitter le pourvoir. Le Parlement redoute les violences et répressions sanglantes à l’encontre des manifestants ce 19 décembre. Ce dont le pays a besoin, ce sont des institutions fortes et non des hommes politiques forts.
Cette conversation est fictive mais les propos sont issus de la plénière du Parlement européen du 22 novembre 2016.