A l’heure des marches pour les climat, nous pouvons penser qu’un déclic écologique est en train de se produire au sein de la population, demandeuse d’avancées politiques sur les enjeux environnementaux. Mais les marches mettent aussi en avant leur lot de paradoxes, et questionnent le degré d’engagement de chacun.
Dans le cadre d’un atelier transmédiatique de 3ème année de bachelier à l’IHECS, nous fûmes un groupe de huit étudiant à travailler sur le sujet. Nous avons élaboré Déklic, un projet de diffusion de capsules vidéos pour questionner ce déclic écologique, réel ou imaginé.
Qui blâmer ?
Certes, nous n’abordons pas tous le problème environnemental de la même manière. Alors que certains l’acceptent et s’y adonnent entièrement, d’autres sont sur la retenue, doutent parfois, remettent en question un dogme écologique. C’est pourquoi nous avons voulu rencontrer Jean-Luc Robert, qui se dit “climato-réaliste”. Pour lui, « le réchauffement climatique est un fait, on ne peut pas le nier, mais il n’est pas nécessairement le fait de l’action de l’homme ». La fonte des glaces, les tempêtes, sécheresses et autres phénomènes climatiques extrêmes seraient la conséquence d’autres facteurs que les scientifiques se passent bien de considérer dans leurs recherches.
Allez les jeunes !
« Les générations précédentes n’ont pas fait grand-chose pour le climat. » Voilà une expression que l’on retrouve régulièrement dans la bouche des jeunes. Pris au dépourvu, ils se sentiraient obligés de ramasser les pots cassés. C’est justement cette réflexion qui a poussé Greta Thunberg à sécher les cours un beau matin d’août 2018 pour aller militer devant le parlement suédois. Véritable figure de proue du mouvement des jeunes pour le climat, elle en a inspiré d’autres à se tourner vers l’activisme.
Depuis décembre, Bruxelles vibre et est toujours plus chaude que le climat. Des paroles qui font écho et prennent tout leur sens aux yeux de Youna Marette, co-fondatrice du mouvement Génération Climat. « La désobéissance civile est un moyen d’instaurer un rapport de force. On dérange le système, au lieu d’être derrière les bancs de l’école, d’écouter ce que les professeurs nous disent. On est dans la rue, on bloque, on dérange » confie-t-elle. Les jeunes ont pris conscience du pouvoir qu’ils possèdent, que ce soit dans la rue ou sur les réseaux sociaux, et veulent l’utiliser pour une cause qui d’après eux, en vaut la peine.
À chacun son écologie
Nous avons enfin rencontré Caroline Vermeesch, créatrice du guide en ligne The Lemon Spoon. Pour elle, « les marches c’est une bonne chose, mais il ne faut pas en abuser parce que ça donnerait trop d’importance aux politiques, alors que finalement le changement doit être dans l’action ». Cette jeune actrice du changement a choisi d’emprunter une voie positive afin d’encourager au changement et montrer que nos habitudes de consommation impactent l’environnement. Grâce à un blog, des conférences et son compte Instagram plein de peps, elle partage ses conseils au quotidien et entend montrer qu’il n’est jamais trop tard pour agir.
Selon le dernier rapport de la Commission Nationale Climat, 85 % de la population belge estime qu’il serait primordial de s’attaquer au problème climatique. Dans la pratique, on remarque que les politiques ont du mal à s’entendre sur le « comment ». En attendant, les groupuscules de jeunes gens qui continuent de se réunir dans les rues de Bruxelles donnent à voir un mouvement qui s’essouffle quelque peu. Les marches pour le climat se font moins denses, mais peut-être est-ce pour un mieux, pour une action verte concrète sur la durée cette fois. Car le déclic écologique, selon eux, est bien réel.
