En octobre dernier, la ministre flamande de l’Enseignement, Hilde Crevits (CD&V), a confirmé qu’à la rentrée 2015-2016, le minerval des universités et des hautes écoles passera de 620€ à 890€ maximum. Le 2 octobre, 2.000 étudiants flamands manifestaient déjà dans les rues de Bruxelles pour montrer leur désaccord avec cette mesure. Depuis sa confirmation, leur combat ne s’est pas arrêté. Une pétition contre la hausse des frais d’inscription a été lancée, et compte aujourd’hui un peu plus de 20.000 signatures. À l’occasion de la journée internationale des étudiants le 17 novembre, ils retourneront manifester contre ces mesures d’austérité dans plusieurs villes de Belgique.
Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le prix du minerval est gelé jusqu’en 2015 à 835€ maximum. Mais les étudiants appréhendent une prochaine augmentation de celui-ci.
Gaël Lambinon, attaché de presse du ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, se veut rassurant : « Depuis six ans », précise-t-il, « le ministre Marcourt a gelé l’indexation du minerval pour tous les étudiants. Et il est gratuit pour les boursiers ». Dans l’immédiat, aucune inquiétude à avoir donc. Mais qu’en sera-t-il réellement après 2015 ?
Nous avons interrogé Corentin Eubelen, président de l’Union des étudiants de la communauté française (UNECOF). Il est formel : une hausse du minerval est à craindre après 2015, sauf si un refinancement du supérieur a lieu avant cette date. S’il y a augmentation, l’UNECOF sera là pour défendre l’intérêt des étudiants. Pour le syndicaliste étudiant, 850€ constitue une ligne rouge à ne pas dépasser.
Qu’en est-il au niveau européen ?
D’un point de vue européen, la situation varie fortement d’un pays à l’autre. Par exemple, au Royaume-Uni, les frais d’inscription pour une année d’études peuvent coûter jusqu’à 11.377€. À l’inverse, en Finlande, il n’y a pas de frais d’inscription, et l’étudiant peut même recevoir jusqu’à 11.243€ d’aides sociales.
Le graphique ci-dessus montre de grandes disparités entre les 28 Etats membres de l’Union européenne. Même si certains de ces pays octroient des aides sociales aux étudiants, tous n’y ont pas droit. Dans les pays où les frais d’inscription sont élevés, une partie des étudiants et leurs familles doivent donc assumer seuls cette dépense. La démocratisation de l’accès aux études est loin d’être une priorité partout en Europe.
Pourquoi alors ne pas harmoniser l’accès aux études supérieures entre les pays d’Europe ? Le président de l’UNECOF doute de la faisabilité d’un tel projet pour le moment. Si nos pays ne sont pas d’accord sur la vitesse maximale à ne pas dépasser sur les autoroutes, comment uniformiseraient-ils le prix du minerval ?