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07
Jan
2016

Certains parlementaires remettent en question l'Union européenne. Qui sont-ils ?

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07 Jan
2016

Eurosceptiques et europhobes : quelle différence ?

Les résultats des élections européennes du 25 mai 2014 ont suscité de nombreuses réactions, face à la montée des partis eurosceptiques et europhobes au Parlement européen. Elus, médias et société civile se sont interrogés sur l’impact de ce scrutin pour l’avenir de l’Union européenne.

Les qualificatifs eurosceptiques et europhobes ont d’ailleurs souvent été utilisés l’un pour l’autre. Mais sont-ils synonymes ? Recouvrent-ils les mêmes réalités ?

Il suffit de revenir à leur étymologie pour déjà en déceler la nuance. Le terme « scepticisme » vient du grec skeptikos, signifiant « qui examine ». La pensée humaine n’est pas capable d’établir une vérité avec certitude. Il faut alors douter, dans une attitude de réserve face à un fait, en n’arrêtant jamais le raisonnement et la recherche. « Phobie » vient du grec phobos, « effroi, peur », et désigne une frayeur irrationnelle face à un élément extérieur. Le scepticisme est donc un doute, alors que la phobie implique un rejet, une opposition.

Complété du suffixe « euro », l’euroscepticisme est une remise en question de la structure de l’Union européenne telle qu’elle se présente aujourd’hui, et s’accompagne souvent d’une demande de changement d’orientation politique. L’europhobie désigne une attitude beaucoup plus radicale et exprime un rejet total de l’Union européenne, représentée comme une menace pour les pouvoirs souverains nationaux. Les europhobes, contrairement aux eurosceptiques, expriment donc une réelle volonté de sortie de l’Union européenne, de la zone euro, ainsi que de l’espace Schengen.

Les partis europhobes sont également plus homogènes que les partis eurosceptiques, dans la mesure où ils se trouvent majoritairement à droite ou à l’extrême droite de l’échiquier politique. Mais malgré une droite très présente, certains partis de gauche sont loin de l’europhilie dominante. En France, alors que le Front national s’inscrit dans la lignée des europhobes, réclamant une sortie de l’UE et un retour au franc, le Front de gauche prend de l’ampleur au sein des eurosceptiques, et demande un changement fondamental de la politique européenne sociale et économique.

EFD et ENL : europhobes affirmés

La volonté de désintégrer l’Union européenne vient surtout de deux groupes parlementaires: le groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFD) créé en 2009, et l’Europe des nations et des libertés (ENL), groupe formé à l’initiative du Front national français et du Parti pour la liberté néerlandais, suite aux élections législatives européennes de 2014.

Pour former un groupe politique au parlement européen, il faut regrouper minimum 25 députés provenant de 7 pays différents. La plupart, comme le Front national, n’ont pas eu de mal à réunir les 25 députés. Mais les trouver dans 7 pays s’est avéré plus ardu. L’UKIP (Royaume-Uni) avait déjà constitué l’EFD, mais se tenait à l’écart du Front national, jugé trop extrémiste, voire raciste. Le Parti populaire danois, un parti d’extrême droite affichant pourtant une forte politique anti-immigration, gardait également ses distances avec le parti français.

C’est donc en juin 2015 que Marine Le Pen, avec ses 21 députés européens, est parvenue à regrouper assez d’alliés pour former l’Europe des nations et des libertés : 5 Italiens de la Ligue du nord, 4 Autrichiens du FPÖ, 2 Polonais du KNP, 1 Belge du Vlaams Belang, 1 Roumain du parti conservateur, 1 Britannique ayant déserté l’UKIP et 4 Néerlandais du Parti pour la liberté. Cela faisait un an que la présidente du FN bataillait pour regrouper ses députés.  C’est finalement grâce à la transfuge de l’UKIP et aux Polonais du KNP, qu’elle y est parvenue.

Cependant, l’EFD maintient ses distances avec l’ENL et il semble complexe de constituer un « bloc europhobe » au sein de l’hémicycle européen, autour d’une position commune. Il est donc difficile, pour l’instant, d’évaluer le poids que les europhobes auront lors des prochains grands débats concernant l’avenir de l’Union européenne.

Des néonazis au Parlement européen?

Le parti grec Aube dorée a, depuis mai 2014, deux élus au Parlement européen, et le parti allemand NPD y envoie un élu sur les 96 sièges dont dispose l’Allemagne (plus grand détenteur de sièges d’eurodéputés au Parlement). L’Aube dorée rejette l’appellation « néonazie », mais est pourtant considérée comme telle. Elle a d’ailleurs produit des textes à la faveur d’Hitler.

Ces élus sont loin d’être assez nombreux pour former un groupe et ils siègent individuellement au sein du Parlement. Leur poids législatif et politique demeure donc très faible. Il n’en demeure pas moins que leur arrivée parmi les représentants des citoyens envoie un signal fort aux institutions européennes.

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