Pour la Nuit des médias, les étudiants Erasmus se sont mobilisés pour construire une exposition basée sur le thème « Human Connection ». À cette occasion, Maxime, Lara, et Charlotte, étudiants en communication à Bordeaux, ont décidé d’illustrer leur amour pour le voyage et la rencontre de l’autre à travers une immense carte interactive.
Un projet interactif autour des attentats de Bruxelles
D’un mètre de hauteur sur près de deux mètres de large, la carte représente tous les pays du monde à l’aide de coupures de journaux internationaux. La particularité : chacun de ces journaux date du 22 mars 2016, et couvre les attentats de Bruxelles.
Le but est de réaliser un projet interactif, impliquant à la fois les étudiants expatriés et les visiteurs de l’exposition. Chaque étudiant en Erasmus à l’IHECS a ainsi indiqué d’une punaise rouge son pays d’origine, tandis que les passants sont invités à mettre une punaise dorée sur les pays qu’ils ont eux-même visités. « Le thème de cette année, c’est la connexion. On a voulu montrer qu’à nous tous, on a vu le monde entier », souligne Lara.
Mais le message va bien plus loin. “Les attentats, c’est un peu le seul thème dans l’actualité qui relie tous les pays du monde. Du coup, notre initiative marque la connexion entre tous, mais d’une façon plus positive”, témoigne Charlotte.
L’idée est de montrer que, dans le monde entier, on retrouve les mêmes questionnements face aux attentats. Selon Lara, ce constat est particulièrement visible après des discussions entre Erasmus : « On s’est tous demandé à un moment ou à un autre si on allait vraiment venir à Bruxelles. Mais au final, on est tous là ! »
Les archives : un travail de fourmi
Trouver des archives du 22 mars 2016 dans toutes les langues et venant de tous les pays du monde a représenté un vrai défi : « C’était parfois difficile de collecter des articles sans en comprendre le moindre mot. Pour les médias russes, on a été obligé de demander à une autre Erasmus de nous les traduire et encore, on vient de remarquer qu’on avait laissé un petit bout de météo, mais chut ! (rires) »
Hormis une barrière linguistique, les étudiants se sont également heurtés au fait que beaucoup d’archives sont rédigées en anglais. « Ça ne nous intéressait pas parce qu’on voulait montrer la diversité des langues. »
Pour l’Europe, l’accès aux archives est un jeu d’enfants. Mais pour les pays du continent africain, c’est tout autre chose ! « Il y a certains pays pour lesquels on ne trouvait tout simplement pas d’articles, donc il a un peu fallu combler les trous. »
Une culture de l’image aux antipodes
Ce projet permettra également aux visiteurs d’avoir une vision plus panoramique de l’utilisation de l’image dans les médias. Une même information peut ainsi être déclinée et agencée différemment en fonction du pays où l’on se trouve. Le 22 mars 2016, certaines images ont fait le tour du monde en Une des journaux, tandis que d’autres médias se sont contentés d’un encart de texte sur un coin du papier. « Au Pakistan par exemple, on remarque qu’il n’y pas d’images, ce n’est que du texte. Ce qui est intrigant. Car pour nous, étudiants européens, ça ne donne pas vraiment envie de lire le journal. » L’exposition est à découvrir ce mercredi 17 mai, dans le couloir du 2e étage à l’IHECS, au 58-60 rue de l’Étuve.