L’appFlash Avocat est une nouvelle application mobile qui permet à ses utilisateurs de faire sauter leurs PV. Lancée en France en juillet par deux jeunes avocats parisiens, elle comptabilise déjà plus de 10 000 téléchargements et pourrait bien s’étendre jusqu’en Belgique. En effet, l’application lancée par Ohan Dehan et Allan Schinazi, deux avocats de 27 ans, fait de plus en plus parler d’elle.
Le fonctionnement est tout ce qu’il y a de plus simple ; il suffit d’envoyer une photo de votre contravention et de votre carte d’identité. Suite à cela, vous recevrez un devis gratuit de la part des avocats. Il vous faut alors décider de confier, ou non, votre cas au bureau d’avocats. Si vous décidez de poursuivre, vous payerez entre 20 et 85 euros, selon la procédure et la gravité de votre acte.
Pas si nouveau en Belgique ?
Bien que l’application fasse fureur en France et semble révolutionner les conseils juridiques en matière de roulage, en Belgique les avis sont mitigés. Au delà de cette application, qui se spécialise plus particulièrement dans les délits liés au roulage, les citoyens peuvent déjà aller chercher des conseils juridiques ailleurs, via les syndicats ou même via certaines associations de quartiers. Par ailleurs, comme l’expliquait Maître Christophe Redko, spécialiste des infractions de roulage à la RTBF, vu qu’il y a énormément de voitures de société en Belgique, une couverture d’environ 85 euros permet de contester tous les PV.
Maitre Alain Berenboom, spécialiste du droit des médias, consent que le succès risque d’être amoindri en Belgique en raison des nombreuses voitures de société. Mais il rappelle que ce type d’application s’intègre dans l’évolution logique des choses : déjà dans les années 1970, il était possible de recevoir des conseils juridiques via des services téléphoniques directement, ou encore via des émissions de radio. L’application mobile n’est donc qu’une évolution de ce qui existait déjà avant.
Et d’ajouter : « Il n’y pas de raison que l’application ne marche pas en Belgique. Il ne s’agit pas de concurrence déloyale mais bien légale puisque les deux créateurs de l’application sont détenteurs d’un diplôme d’avocat ».
Une idée « ridicule » !
D’autres s’opposent également à cette idée, parce qu’il la trouvent tout simplement loufoque. Un avocat contacté par téléphone, souhaitant rester anonyme, nous répond ainsi : « C’est ridicule, ça ne fonctionnera jamais ! » Avant de nous raccrocher au nez.
Pour maître Berenboom, cette réaction traduit une vision corporatiste. L’idée qu’un citoyen puisse recevoir des conseils juridiques via son mobile, sans prendre rendez-vous dans un bureau spécialisé, doit encore faire son chemin.
Mais comme le précise Anthony Heukmes, développeur d’applications mobiles, il ne s’agit que d’une très petite partie du travail de l’avocat, et les gens qui utilisent l’application n’auraient peut-être jamais fait appel à un cabinet sans cette facilité. Les applications mobiles ne sont là que pour simplifier les procédures. Dans le cas d’une affaire plus complexe, rien ne remplacera un rendez-vous avec un spécialiste du domaine concerné.