Le ministre des Sports de la Fédération Wallonie Bruxelles René Collin a présenté, cette semaine, son projet de « plan football ». Ce plan, qui vise à promouvoir le football amateur en Belgique francophone, est accompagné d’un budget avoisinant les 1.5 million d’euros et tentera de répondre aux défis suivants :
- soutenir la formation des jeunes et le football féminin
- améliorer les infrastructures
- encourager la formation des entraîneurs
Dans la pratique, ces subsides varieront en fonction des efforts réalisés par les clubs. À titre d’exemple, les clubs avec le plus de jeunes, ceux qui possèdent des équipes féminines ou ceux qui engagent plus d’entraîneurs diplômés se verront octroyer une somme plus importante que les autres. L’idée est de récompenser le travail fait par les clubs amateurs au quotidien. Un investissement d’autant plus important quand on sait que tous les joueurs de notre équipe nationale ont commencé dans ces clubs amateurs.
Instaurer un suivi des subsides
L’annonce de ce « plan foot » a globalement été bien reçue par le monde du football amateur francophone. Responsable du comité provincial de la province du Brabant, Marc Roosens a été consulté par le ministre au moment d’élaborer le projet. « Nous avons été invités au cabinet du ministre Collin pour discuter de la question mais nous n’avions plus eu de nouvelles depuis », explique-t-il. « C’est une bonne nouvelle pour les clubs amateurs. Nous allons attendre de voir comment cela se concrétise mais le projet est intéressant. »
Même son de cloche du côté des clubs amateurs où l’on salue évidemment l’initiative, tout en relativisant. « L’idée est intéressante mais il faut voir ce que cela donnera dans la pratique », explique Christian Poncelet, correspondant qualifié du petit club de Saint-Michel, à Woluwe-Saint-Pierre. « De plus, il faut, à mon sens, instaurer un suivi de ces subsides ». Le responsable du club amateur évoque un problème récurrent où certains clubs utilisent cet argent pour un tout autre usage comme, par exemple, les primes de match de l’équipe senior. Une situation que redoute Marc Roosens. « Il faut en effet mettre en place des règles et une surveillance après l’octroi de ces subsides. Seuls les jeunes doivent pouvoir bénéficier de ces aides. »
Difficile de joindre les deux bouts
« La somme débloquée, une fois répartie entre tous les clubs francophones, devient dérisoire », explique Mohamed Ban Abdellah, correspondant qualifié du Sporting Bruxelles, club évoluant en deuxième provinciale. Le responsable déplore une situation compliquée au quotidien pour les clubs amateurs. « Financièrement, c’est de plus en plus compliqué pour nous », regrette-t-il. « Heureusement que d’autres institutions nous aident. »
En effet, la Région (de 5000 à 10.000 euros en fonction des clubs), les communes et la Commission communautaire française (Cocof) octroient chaque année des moyens aux clubs amateurs. Malgré ça, les finances restent instables. « Le calcul est simple », rajoute M. Ban Abdellah. « Un jeune coûte en moyenne entre 400 et 450 euros par an au club. Les cotisations demandées aux parents nous permettent de récupérer grosso modo 300 euros par jeune, mais il reste le trou de 150 euros à combler. Notre boulot, en tant que dirigeants de club amateur, consiste la plupart du temps à remuer ciel et terre pour trouver de nouveaux subsides afin de rééquilibrer la balance. »