C’est dans une ambiance solennelle qu’est arrivée en masse, la communauté arménienne de Belgique au Square Henri Michaux. Elle commémore le centenaire du génocide ce vendredi 24 avril. Le massacre qui a coûté la vie à 1,5 million de personnes demeure toujours bien ancré dans les esprits.
Après une cérémonie à l’église apostolique d’Ixelles, les familles se dirigent en cortège vers le monument érigé en mémoire aux victimes. Le Square se remplit et l’atmosphère s’alourdit.
Le révérend de l’église arménienne Sainte Marie Madeleine ainsi que le Cercle des étudiants arméniens de l’Université Libre de Bruxelles allument les bougies. C’est un moment hors du temps et lourd de sens.
La Turquie réticente pour une reconnaissance du génocide reste au cœur des critiques. Mais au delà de la rancœur, on ressent un besoin de pardonner, sans oublier. Des chants et des prières s’élèvent bientôt vers le ciel.
Une reconnaissance timide
En 1965, l’Uruguay est le premier pays à reconnaître officiellement l’existence de ce massacre. 20 ans plus tard, c’est l’ONU qui fait de même, suivie de la France en 2001. L’Europe, quant à elle, vient de prendre une résolution significative en vue d’une reconnaissance officielle. On peut dès lors dire que les choses avancent à petits pas…
Aujourd’hui, une vingtaine de pays admettent le terme de génocide, mais de façons très diverses. Cette reconnaissance a souvent été l’objet de résolutions du parlement ou d’une des ses chambres, mais celles-ci ne sont pas toujours coulées en lois. Et les polémiques sont légion.
Ainsi, le cas de la Belgique reste ambigu : le 26 mars 1998, le sénat a invité le gouvernement turc à reconnaître la réalité du génocide. Depuis lors, rien ne bouge. Et les polémiques persistent. Ces derniers jours, la demande d’Ecolo d’organiser une minute de silence au Parlement bruxellois a essuyé un refus de la part du PS. Ces derniers se justifient : il s’agissait d’éviter l’éventuelle politique de la chaise vide de la part de députés d’origine turque.
Les alliés de la Turquie, comme les Etats-Unis, restent pour leur part timides de peur de s’attirer les foudres d’Erdogan. Tant que la Turquie restera absente du tableau, il faudra du temps à la communauté internationale pour reconnaître cet épisode dramatique de l’Histoire.
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