3 questions à Didier Swysen
- 1. Que pensez-vous de la communication politique du PS dans l’opposition?Leur communication est assez agressive mais c’est justifié : le Parti Socialiste se retrouve dans l’opposition, ce qui ne s’est plus produit depuis fort longtemps. De plus, ce gouvernement de droite attaque des domaines auxquels les socialistes sont très sensibles comme le saut d’index, les pensions, le pouvoir d’achat. Il ne faut pas non plus oublier que le PS, lorsqu’il était dans la majorité, avait participé à des mesures qui ont touché les chômeurs, ce qui a entraîné des tensions dans les rangs syndicaux. Le parti a certainement perdu des voix à cause de cela. Donc je pense que cette communication « agressive » est une façon de resserrer les liens avec les syndicats en leur
- montrant qu’ils sont sur la même longueur d’onde face à la droite et au patronat : les adversaires classiques des socialistes.2. Quelle est votre opinion sur la campagne injuste.be? Y a-t-il un coté réducteur?Oui, comme dans tous les spots! La seule chose qui ne serait pas réductrice serait de présenter un chapitre intégralement à un auditoire, mais cela serait imbuvable. A partir du moment où vous entrez dans le monde de la publicité, dans le marketing, vous devez tenir des propos simples, courts et très incisifs. Cette campagne répond à cela : le message comprend les trois critères que je vous ai décrits précédemment et les scénarios des capsules vidéo sont tirés de la vie quotidienne.
- Donc ces petits spots sont totalement réussis pour le PS, d’un point de vue publicitaire.3. Un représentant du PS déclarait que « toute presse était bonne à prendre ». Etes-vous d'accord?Si on en reste à la noblesse de la politique, à la noblesse de l’esprit et du fair-play politique, on pourrait dire que c’est allé trop loin, que ces propos sont excessifs. Mais nous sommes au 21e siècle et, aujourd’hui, le plus important, pour un politicien, c’est qu’on parle de lui et de ses idées avant tout. Ça ne me choque pas mais il faut tenir compte d’un éventuel effet boomerang lié à cette attitude: si un va trop loin, ses propos risquent de se voir connotés extrêmement négativement.