Certains les qualifient d’ "alternatives", mais les connaisseurs tiennent à faire la différence et préfèrent le terme "complémentaires"
Eric Dewaele, Financité: “Transformer l’euro en une unité de valeur locale”
Mohssin Elghabri, Etopia (Ecolo): “Des monnaies de complément”
Le concept n’a rien de nouveau. Créer une monnaie, peu importe l’étendue d’utilisation qu’on espère atteindre, cela date de 5.000 ans avant J-C. Depuis, certaines servent à conquérir un marché économique, d’autres à exprimer un mécontentement. Selon Financité, la volonté de réguler une monnaie par une autre est un recours systématique en temps de crise, quand la confiance entre utilisateurs et monnaie principale est rompue.
En Belgique, la première MLC, le ropi, date de 2010 et est utilisée à Mons. Cinq ans plus tard, en Wallonie, quatre sont en utilisation et quatre autres sont en projet. Leur mise en circulation recentre l’économie au niveau du quartier, favorise le lien social et porte des promesses d’avenir, comme la création d’emplois. Encore faut-il que l’initiative, coûteuse, réussisse.
Comprendre la différence entre l’Euro et une MLC
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Pour saisir la logique avec laquelle une MLC a été pensée, il est important de savoir qui en a fait la demande.
Certaines sont directement créées par un collectif citoyen désireux de passer à l’acte. Elles sont les plus nombreuses. Comme l’explique Finance Watch: "Recourir aux monnaies alternatives est une façon de se rebeller contre le système. Les anti-fédéralistes américains utilisent les Bitcoins pour dénoncer la politique de la Fed ; les monnaies locales expriment une protestation contre la politique d’austérité européenne. Il y a quelque chose de subversif dans le fait de se détourner des monnaies officielles."
D’autres MLC sont issues de volontés politiques. Mohssin Elghabri d’Etopia, le think tank d’Ecolo, nous explique la différence.
Mohssin Elgabri, Ecolo: "Les initiatives les plus réussies sont celles des citoyens"