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Les 6 heures de
Spa-Francorchamps

Ce samedi 2 mai, Audi s’est imposé aux 6 heures de Spa-Fracorchamps. Après une première victoire à Silverstone le 12 avril dernier, Benoît Tréluyer, André Lotterer et Marcel Fässler ont à nouveau prouvé leur talent dans cette deuxième étape du championnat du monde d’endurance FIA, face à Porsche qui occupe la 2e et la 3e place du podium. Une victoire qui s’est jouée à 13,424 secondes sur le circuit mythique de Spa-Francorchamps que les pilotes affectionnent tout particulièrement.

par Jennifer Dassy

Le circuit

Ce samedi 2 mai, le circuit mythique des Ardennes a accueilli les 6 heures de Spa-Francorchamps. Considérée comme l'une des meilleurs pistes d'endurance, cette course occupe une place importante dans le championnat mondial d'endurance FIA. Il constitue une dernière répétition générale avant les 24 heures du Mans, la course d’endurance par excellence. Ce que confirment les pilotes.

Avec la grande ligne droite jusqu’à la Chicane des Combes, c’est le circuit qui se rapproche le plus du Mans par l’aérodynamique des voitures. Ca a toujours été la course préparatoire de référence. » - Benoît Tréluyer

« C’est la dernière course avant d’aller au Mans. Il est donc essentiel de se battre pour la victoire afin de mettre tout le monde dans un état d’esprit positif. » - Stéphane Sarrazin

« On est toujours concentré sur Le Mans. Chaque course est importante mais c’est surtout le cas avec Spa, avec sa configuration qui est la plus proche de celle du Mans. » - Vitantonio Liuzzi

« Le Mans est un vrai compte à rebours qui a déjà commencé il y a quelque temps. La course de Spa est une bonne répétition mais ce n’est pas une répétition où vous vous compromettez en vue du Mans. C’est une étape importante pour le championnat. Il faut essayer de se concentrer sur les deux. » - André Lotterer

Les pilotes

Spa-Francorchamps est considéré comme l’un des meilleurs circuits du monde, qui permet aux différents pilotes de faire la démonstration de leur talent. De par la variété de son tracé, il représente un vrai défi. Le Raidillon de l’Eau Rouge est l’enchaînement le plus célèbre du circuit, que les pilotes doivent négocier à fond afin de prendre un maximum de vitesse. Quelques réactions avant la course.

« Spa est une piste que j’aime et l’une de celles où nous avons gagné l’année dernière. La météo est toujours imprévisible. On ne sait jamais ce qui va arriver et cela peut certainement affecter les résultats. La piste elle-même est vraiment fascinante » - Anthony Davidson (Toyota TS040 Hybrid
n°1).


Les deux premières séances d’entraînement ont dû être arrêtées avant la fin parce qu’il y avait trop d’eau sur la piste, ce qui provoquait de nombreux aquaplanings.

Je n’oublierai jamais comme j’ai été épaté quand je suis venu en Europe et que j’ai vu le circuit de Spa pour la première fois. Des virages tels qu'Eau Rouge sont uniques et fantastiques.
- Brendon Hartley (Porsche Hybrid n°17)



« Nous n’avons pas le n°1 sur la voiture. Vous devez le mériter et ce n’était pas le cas l’année passée. Nous sommes à Spa pour le récupérer et nous espérons que le n°7 porte-bonheur nous aidera. J’apprécie par ailleurs le circuit légendaire de Spa-Francorchamps. C’est l’un de mes tracés préférés et il est très proche de l’endroit où j’ai grandi (ndlr : le pilote allemand a grandi à Nivelles) ». - André Lotterer (Audi R18 e-tron quattro n°7)




« Je suis très excité par cette course. Je connais le circuit du Grand Prix assez bien et j’y ai roulé plusieurs fois. La course d’endurance est quelque chose de complètement nouveau pour moi et je suis pressé de voir comment ça va se passer. Pour commencer, ce serait bien d’avoir un temps sec. Aujourd’hui, c’est le cas, mais dans les Ardennes, on ne sait jamais. Il faut être prêt pour tout. » - Nico Hülkenberg (Porsche 919 Hybrid n°19)

Je regarde Spa à la télévision depuis que j’ai commencé le karting, enfant. J’ai toujours été en émerveillement devant la vitesse, l’élévation et la beauté du circuit. - Scott Sharp (Ligier JS P2 n°30)

« Pour deux raisons, Spa va être une course spéciale pour moi. Premièrement, ce n’est pas loin de ma ville natale, donc nous attendons de nombreux fans allemands. Ensuite, je vais faire la course avec un casque spécial en mémoire à Stefan Bellof, qui est décédé ici il y a trente ans. Si on parle de l’événement, c’est toujours la piste qui est la star. Le tracé du circuit, qui est intégré naturellement dans le paysage, n’a pas beaucoup changé. Il est devenu plus sûr mais son caractère est resté intact. C’est un circuit difficile qui demande une préparation précise. C’est une place où un bon travail d’équipe peut faire toute la différence. » - Timo Bernhard (Porsche 919 Hybrid n°17)

« Spa est l’un de mes circuits favoris, passionnant et stimulant pour un pilote. Il y a une atmosphère spéciale. C’est un peu un circuit à l’ancienne, plus long que la plupart des autres. » - Stéphane Sarrazin (Toyota TS040 Hybrid n°2)


« C’est agréable d’être enfin ici. C’est une piste magnifique, vous avez vraiment de la chance d'avoir un tel circuit. C’est à la hauteur de ce que j’espérais. Jeudi, c'était difficile de trouver mes marques sous la pluie mais ce vendredi, la piste était sèche, c'était génial. Cela représente un vrai défi. J’attends la course avec impatience. » - Patrick Dempsey (Porsche 911 RSR n°77).

Spa est l’un de ces circuits sur lequel, en tant que pilote, vous rêvez de rouler. Puis, quand vous avez l’opportunité d’y rouler pour la première fois, vous comptez littéralement les jours jusqu’à ce vous puissiez y rouler encore - Ryan Dalziel (Ligier JS P2 HPD n°30)


« Spa est l’un de mes circuits préférés. C’est un classique du calendrier avec beaucoup de caractère. Ca donne vraiment des frissons de conduire ici, c’est très rapide et on peut réellement laisser la 919 Hybrid s’exprimer. La météo joue également un rôle ici : il peut pleuvoir à une extrémité de la piste et faire sec à l’autre extrémité, étant donné que c’est un long circuit. » - Mark Webber (Porsche 919 Hybrid n°17).

La course

« Nous dédions cette victoire à notre ami, J-G Mal-Voy, qui est décédé. Il était le président du club belge Audi. Je pense qu’il nous regarde avec un grand sourire. J’espère qu’il est fier de nous » - André Lotterer

Après une longue bataille, l’Audi n°7 de Benoît Tréluyer, André Lotterer et Marcel Fässler aura fini par l’emporter en catégorie LMP1. Ce n’était pas gagné pourtant. Durant les qualifications, Porsche avait réalisé une excellente performance en plaçant ses trois 919 Hybrid (n°17, n°19 et n°18) aux trois premières places. L’Audi n°7 devait débuter la course en 4e position.

C’était la première fois que Porsche mettait ses trois Hybrid sur la piste. « C’est difficile de fonctionner avec trois voitures, explique Mark Webber, ancien pilote de F1 qui s’est reconverti dans l’endurance en 2014. Cela demande beaucoup d’énergie, ce qui se ressent au sein de l’équipe. Nous sommes conscients qu’il y a encore des domaines que nous devons améliorer, c’est indéniable. »

Porsche sur la ligne de départ
Les 3 Porsche devancent les 3 Audi et les 2 Toyota sur la ligne de départ. - Photo : Jennifer Dassy

Alors que tout avait bien commencé pour les 3 Porsche, les problèmes se sont très vite enchaînés. Après seulement quinze minutes de course, la Porsche n°19 doit rentrer au stand afin de changer son capot avant, après s’être accrochée avec la Porsche 911 RSR n°91 de la catégorie GT à Pouhon (virage n°10). Le temps des réparations fait reculer la n°19 dans le classement.

Suite à quelques soucis de suspension, la n°17 pilotée par l’allemand Timo Bernhard doit rentrer au stand après moins de deux heures de course. Après avoir pris le volant de la n°17, le Néo-Zélandais Brendon Hartley commet une erreur en coupant la chicane du Bus Stop et écope d’un stop and go. La Porsche n°17 dégringole alors dans le classement pour se placer en 7e position tandis que la n°18 passe en tête.

Audi et Porsche se suivent durant la course
L'Audi n°7 et la Porsche n°18 ne se sont plus quittées pendant les deux dernières heures de la course. - Photo : FIA WEC

Un combat haletant va alors commencer entre la Porsche n°18 et l’Audi n°7. L’écart ne se creusera plus vraiment entre les deux voitures. A 17h50, André Lotterer prend la tête de la course pour la première fois. S’ensuit alors un chassé-croisé entre les deux voitures avant qu’André Lotterer ne s’impose à la première place : « C’était difficile parce que Porsche était en train de revenir et j’étais dans ma deuxième période. Mais c’est ce pourquoi nous vivons. Une course comme ça, c’est super. » Mark Webber au volant de la Porsche n°17 parvient à remonter dans le classement jusqu’à la 4e position.

Lorsque Benoît Tréluyer prend le volant de l’Audi après quatres heures de course, la Porsche n°18 pilotée par l’allemand Marc Lieb passe en première position. Trente minutes plus tard, l’Audi n°7 dépasse à nouveau la Porsche. « J'ai essayé de le garder derrière moi mais c’était tout simplement impossible. Je n’avais pas d’adhérence dans les virages et j’ai eu quelques difficultés. Mais bien joué ! », indique Marc Lieb. Une heure avant la fin de la course, Benoît Tréluyer est en tête, suivi des Porsche n°18 et n°17. Le classement ne changera plus.

Les 3 gagnants sur le podium
Benoît Tréluyer, Marcel Fässler et André Lotterer sur le podium. - Photo : FIA WEC

Timo Bernhard se dit satisfait du résultat : « Le point positif, c’est que nous sommes à nouveau sur le podium. La 3e place est un bon résultat pour toute l’équipe qui a beaucoup travaillé tout le week-end. On aurait aimé rester dans la course pour la première place plus longtemps, entre la n°7 et la n°18, mais nous avons dû changer de capot avant et la suspension nous a retardés. Cela montre que c’est un championnat de haute compétition : si vous avez ne fût-ce qu’un petit problème, cela devient difficile de vous battre pour la victoire. » Si, pour Romain Dumas, pilote de la Porsche n°18, « c’était une bataille équitable, tout comme à Silverstone », il ne compte pas laisser Audi gagner davantage de courses. « Nous allons continuer à attaquer, c’est certain. »

Afin de gagner, le Français Benoît Tréluyer a pris des risques : « Lorsqu’ils m’ont dit que je devrai garder les pneus pour une troisième période à la fin, je me suis dit "Oh non !". C'était notre chance de gagner et j’ai pu prendre des risques et pousser à fond. On a réussi et je suis très heureux pour l’équipe. Ca fait du bien de gagner de cette manière. » Des risques calculés qui sont obligatoires selon André Lotterer : « Notre force se situe dans les virages, contrairement à Porsche pour qui c’est mieux d’utiliser leur force sur les lignes droites. Nous avons plus à perdre, donc nous devons prendre plus de risques. Au final, nous savons toujours ce que nous faisons. C’est délicat mais c’est ça la course d’endurance. Ca fait partie du jeu. »

Benoît Tréluyer lève les bras en signe de victoire
Benoît Tréluyer sort de l'Audi n°7 pour saluer le public après avoir mené son équipe à la victoire. - Photo : Jennifer Dassy

Avec un total de 50 points, Benoît Tréluyer, André Lotterer et Marcel Fässler devancent désormais de 14 points Porsche dans le championnat. André Lotterer est d’autant plus fier que « ce n’est pas comme si nous étions venus ici en tant que favoris ou que nous étions les plus rapides. Nous avons dû bosser dur, ce qui rend la victoire encore plus savoureuse ». Désormais, le pilote a déjà les yeux rivés sur les 24 heures du Mans, qui reste la plus grande course du championnat.

Quant aux GT, c’est l’Aston Martin Vantage V8 n°99 de Alex MacDowall, Fernando Rees et Richie Stanaway qui a remporté la compétition. « Nous avons mis en place notre stratégie, explique Richie Stanaway. Nous avions analysé notre course à Silverstone pour comprendre où nous avions perdu du temps. Nos arrêts au stand étaient parfaits. Ferrari a fait une erreur et c’est ce dont nous avions également besoin pour gagner la course ».

Les 9 pilotes de la catégorie GT Pro montent sur le podium
Alex MacDowall, Fernando Rees et Richie Stanaway sur le podium. - Photo : FIA WEC

Les activités

Plus de 54.000 spectateurs ont fait le déplacement le week-end du 1er mai pour assister aux 6 heures de Spa-Francorchamps, soit 8.000 de plus qu’en 2014. Cette année, les attractions étaient nombreuses autour de la piste. Du show VTT au village gonflable, il y en avait pour tous les âges et tous les genres.

spectateurs dans les gradins
Les spectateurs s'étaient tous rassemblés dans les gradins pour assister au départ de la course. - Photo : Jennifer Dassy

Lors du lancement de la course, les spectateurs ont pu assister à un vrai show. Au son des tambours du Tribal Bump, des lanceurs de drapeaux ont présenté les différentes nationalités présentes avant que les 34 voitures ne s’affrontent pendant six heures. Un feu d'artifice est venu clôturé la journée, après la remise des trophées sur le podium.

danseurs de drapeau lors de la cérémonie d'ouverture
Les lanceurs de drapeaux réalise une danse devant les pilotes et le public avant que la course ne démarre. - Photo : Jennifer Dassy

Pour les spectateurs moins fans de course, qui ne faisaient qu’accompagner leur conjoint ou un ami, différentes activités étaient proposées. Au niveau de l’Eau Rouge, une nacelle panoramique avait été installée. Les amateurs de sensations fortes y ont également trouvé leur compte avec une tyrolienne géante à dix mètres de haut et sur une distance de 60 mètres. Dans la zone réservé aux fans, les spectateurs ont pu assister au show du DJ français The Avener, testé le simulmateur et profité du studio photo installé pour l'occasion.

nacelle panoramique
Perchée à 60 mètres de haut, la nacelle panoramique offrait une vue imprenable sur le circuit et les hauteurs des Ardennes. - Photo : Jennifer Dassy

DJ français The Avener
The Avener, le DJ français du moment, a mixé une playlist originale dans la zone réservée aux fans.. Photo : FIA WEC

Pour les plus jeunes, les organisateurs avaient mis en place un village gonflable avec un terrain de football et un elastarun. Il y avait aussi une fête foraine avec différents manèges. Ils ont également pu faire la rencontre de Titan le Robot, du même genre que ceux de Transformers, qui a donné différentes performances pendant les trois jours de la course.

Titan le Robot
Titan le Robot a diverti les spectateurs qui attendent d'avoir accès à la pitlane, la rue des garages, pour la séance d'autographes. - Photo : Jennifer Dassy

Il était possible de suivre la course sur des écrans géants dispersés à différents endroits circuits. Pour les fans purs et durs, plusieurs modèles de voitures étaient exposés. Au niveau des garages, ils ont pu observer les mécaniciens travailler pendant les trois séances d’entraînements.

séance d'autographes
Brendon Hartley, Timo Bernhard et Mark Webber à la séance d'autographes. Photo : FIA WEC.

Parmi les activités, c’est sans aucun doute la séance de dédicace qui aura remporté le plus de succès. Plus de 4.000 personnes ont pu discuter et prendre des photos avec leur pilote favori. Sans surprise, c’est devant la table de Patrick Dempsey que se sont précipités les fans.

Patrick Dempsey à la séance de dédicace
Patrick Long, Marco Seefried et Patrick Dempsey signent les posters à la chaîne. - Photo : Jennifer Dassy

fans de Patrick Dempsey
Les fans étaient venus en masse pour tenter d'obtenir un autographe de l'acteur et pilote américain. - Photo : Jennifer Dassy

On peut dire que Patrick Dempsey constituait une attraction à lui tout seul. Les commentateurs ont souligné à plusieurs reprises que le nombre de femmes sur le circuit avait considérablement augmenté cette année. Il ne fait aucun doute que sa présence y était pour quelque chose. Un groupe de fans fidèles était d’ailleurs posté pendant les trois jours devant son garage, espérant apercevoir l’acteur pendant quelques secondes.

fans de Patrick Dempsey
Pendant les trois jours de la course, les fans se sont arrachées la star. - Photo : Jennifer Dassy