Dans toute la Belgique, des structures existent pour accueillir et encadrer les adultes en situation de handicap. C’est le cas de l’ASBL L’Arche. Cette communauté rassemble des personnes avec des déficiences intellectuelles, autour d’une vie de partage et de communauté dans quatre structures : Bruxelles, Namur, Bierges et Aywaille. Nous nous sommes rendues sur les hauteurs namuroises pour rencontrer les personnes de L’Arche et voir ce qui est mis en place pour les intégrer dans notre société.
Le Lum’çon, un centre de jour chaleureux
À peine arrivées au Lum’çon, situé le long d’une grande route, nous sommes très bien reçues. Que l’on nous connaisse ou que l’on soit nouveau, l’accueil se fait avec des bisous, des câlins et beaucoup d’affection. Les pièces sont grandes, lumineuses et pleines de vie. Sur les murs : des dessins et peintures réalisés par les personnes handicapées. De grands tableaux permettent à tout le monde de visualiser les activités et l’organisation de la semaine. Sur les armoires : des pictogrammes sont mis en place pour aider, par exemple, ceux qui ne savent pas lire. Tout est visuel et adapté aux besoins de chacun.
Le rôle des centres de jour est de permettre aux personnes qui ont une déficience intellectuelle et qui n’ont pas la capacité d’avoir un travail fixe, de participer à des activités valorisantes en journée. Le Lum’çon accueille 18 personnes mais pas toutes à temps plein. Certaines ne viennent qu’un ou deux jours par semaine. Ces personnes sont encadrées par une équipe composée principalement d’éducateurs. Ils sont également assistés de bénévoles et volontaires étrangers qui, par leur présence, permettent un encadrement plus personnalisé.
Des activités pour développer les capacités
« On essaie aussi d’être en lien avec des commerces et entreprises extérieures qui permettent à chacun d’être intégré dans la société. Le groupe jardin travaille, par exemple, en partenariat avec un restaurant à Namur », explique Carole Hedges, la psychologue, un brin de fierté dans la voix. Deux autres activités permettent de valoriser le travail des personnes accueillies : le cannage et la sous-traitance. Yves Meens, éducateur, explique en quoi consiste la première activité.
Pendant l’activité de sous-traitance, chacun a son rôle. Jean et Florence plient les feuilles, Rita s’occupe de tout mettre dans les enveloppes. Priscilla, quant à elle, supervise l’activité avec ses petits commentaires comiques. Tout cela dans le but de poster le courrier plus tard dans la journée. Yves Meens nous en dit plus à propos de ce type d’initiatives.
La Belgique, mauvaise élève de l’intégration professionnelle des personnes handicapées
Quand on parle de l’insertion des personnes handicapées à la psychologue de L’Arche, Carole Hedges, sa réponse est directe. « L’intégration de ces personnes se fait grâce aux structures comme L’Arche, mais c’est l’intégration totale dans la société qui est plus compliquée car elles ont besoin d’un accompagnement personnalisé. Il faudrait plus de structures adaptées aux besoins spécifiques des personnes handicapées. »
En Belgique, les personnes handicapées représentent 15% de la population. Différents types de handicaps existent et plus le degré est important, plus l’insertion sur le marché du travail est faible. Sur cette question, notre pays fait figure de mauvais élève dans l’Union européenne. En 2002, le taux d’emploi des personnes handicapées atteignait les 42,5%, avant de connaitre une chute et d’atteindre 36,2% en 2012. Pourtant, les services publics belges ont l’obligation de mettre au travail des personnes handicapées à raison de 3% de leur effectif global. Mais cela reste malheureusement très théorique.
À la rencontre de Sara et Bertrand
Bertrand Gérard, personne en situation de handicap intellectuel léger, est accueilli dans le cadre du service de logements supervisés de l’Arche Namur. Il a travaillé dans une entreprise traditionnelle mais avec un contrat adapté. Actuellement, il est à la recherche d’un nouveau travail. Un peu stressé, il nous raconte son parcours.
Sara Renard, petit bout de femme aux cheveux foncés, porteuse d’une déficience intellectuelle légère liée au syndrome de Charge, fait du bénévolat, une autre manière de participer à la vie en société. Elle travaille pour Paysans-Artisans.
Entreprises de travail adapté : travailler différemment
Certaines entreprises ont mis des moyens en place pour favoriser l’accès au travail des personnes handicapées. Marie-Thérèse Mormaque, assistante sociale, explique que les entreprises de travail adapté (ETA) sont des entreprises d’économie sociale, dont la particularité est d’employer principalement des personnes handicapées (physique, mental, psychique). Elles emploient 2.205 personnes dont 1.626 travailleurs handicapés.
« Mais ces entreprises évoluent et les exigences sont de plus en plus grandes. La concurrence est très forte sur le plan financier et cela à un impact négatif sur le travail de ces entreprises qui ne sont plus assez adaptées aux personnes handicapées », ajoute Marie-Thérèse Mormaque. Elles ont tendance à engager de moins en mois de personnes porteuses d’une déficience mentale au profit de personnes qui ont un problème d’intégration sociale.
Pourtant, une part de la rémunération de ces personnes est subsidiée par l’AViQ (Agence pour une vie de qualité), ce qui est un avantage pour ces entreprises. La plupart du temps, elles sont actives dans le secteur de la sous-traitance et du conditionnement.
Le but de ces ETA est d’offrir un accès à un certain niveau de salaire, un statut social et de garantir une sécurité d’emploi par un contrat de travail et des conditions de travail adaptées. « Avoir un travail est une réelle valorisation sociale en plus de l’intégration qui leur permet de s’épanouir », rajoute Marie-Thérèse.
Même si une grande partie du travail reste encore à faire pour intégrer pleinement les personnes handicapées, ces structures représentent déjà un pas en avant.
Bonjour,
Je suis Astrid KALANGA, bientôt étudiante en Master en situation de handicap et Participation sociale à Rennes . Je cherche un lieu de stage pourriez vous m’orienter à cet effet ?
Merci d’avance.
Astrid KALANGA
Kinshasa – RD Congo