Dans I don’t belong anywhere, Marianne Lambert dresse le portrait de Chantal Akerman à travers l’évolution de ses périodes cinématographiques. Pour les expliquer, la réalisatrice donne la parole à la cinéaste bruxelloise sous forme d’interviews, agrémentés des scènes des films correspondantes.
Chapitre après chapitre
La première scène nous embarque tout de suite à New York où Chantal Akerman a vécu au début des années septante. C’est là qu’elle a découvert son style expérimental. Le spectateur se balade avec elle dans la ville et le début de sa vie cinématographique. Petit à petit, le public la découvre, la comprend et apprécie son style.
La Chambre ou bien Hôtel Monterey nous livre un premier chapitre. Chantal est dans le pur expérimental, influencée entre autres par Andy Warhol. La réalisatrice nous livre pour la première fois les moments drôles ou de réflexion qui marquent sa vie. Notamment, le lien extrêmement fort qui l’unit à sa mère, qui a survécu à Auschwitz, et le sentiment qu’elle a d’être une nomade.
Recul soudain
Avec Je, tu, il, elle, le portrait rejoint une partie plus osée de la vie de Chantal Akerman, influencée par les événements de 1968. Malgré avoir tenté des sujets tabous, la cinéaste reste minutieuse quant à la technique qu’elle utilise pour le film, ce qui est parfaitement décrit par Marianne Lambert.
Le documentaire se poursuit par le nouveau style cinématographique adopté par Chantal Akerman. Avec celui-ci, elle pose un réel questionnement sur l’espace-temps. Par exemple, dans La Folie Almayer, l’acteur principal reçoit une mauvaise nouvelle. Au lieu de montrer la tristesse de l’homme et de passer à la suite, Chantal Akerman laisse la caméra tourner. Le temps s’allonge. Tout devient laborieux. L’attente se prolonge… jusqu’à ce que quelque chose survienne enfin. C’est seulement à ce moment-là que la réalisatrice décide de passer à la scène suivante.
Le portrait se termine par une dernière période, où Chantal Akerman choisit de symboliser les choses dans ses films au lieu de les montrer telles quelles. En utilisant les périodes cinématographiques et non des images de la vie de la réalisatrice bruxelloise, Marianne Lambert utilise le même procédé. Sa manière de lui rendre hommage.