Depuis septembre 2016, l’International Football Business Institute (IFBI) a ouvert ses portes, rue Egmond, dans la capitale belge. Comme sur un terrain de football, ils sont onze à s’asseoir quotidiennement sur les bancs de cette école. En fin d’année scolaire, en cas de réussite au sept examens passés à chacun des trois trimestres, les onze hommes décrocheront un diplôme de post gradué en business football, reconnu par la VUB (Vrije Universiteit Brussel).
Mais à l’IFBI, il n’est pas question de taper dans le ballon. « Le football est devenu une industrie à part entière. Nous ne sommes pas ici pour apprendre à nos étudiants comment jouer au football. Notre formation est axée sur le business du football », détaille Jos Verschueren, l’un des deux fondateurs de cet institut. Ainsi, à raison de six heures par jour, les étudiants profitent de la venue de professionnels dans les technologies, l’économie ou encore la législation du football pour étayer leurs connaissances. Ces intervenants arrivent en provenance de clubs comme Leicester City, Aberdeen et également de la FIFA (Fédération internationale de football association), voire même de médias, à l’image de De Morgen.
Un seul Belge dans la promotion
Jeudi 22 avril. Après-midi. Kévin Rayvets, manager à l’ESSMA (Europeen Stadium and Safety Management Association) vient partager son savoir. Dans la seule salle de cours de l’IFBI, Kévin se situe au milieu, tel un entraîneur face à son équipe. La sienne évolue en 3-4-4 avec trois tables formant un U. Trois éléments à sa gauche, quatre à sa droite et autant en face. Devant des étudiants attentifs et sur une pelouse synthétique, il fait défiler les slides de sa présentation, tout en répondant aux nombreuses questions posées durant trois heures.
Au fond de la pièce, accrochés à des cintres, pendent six maillots de football. Allemagne, Belgique, États-Unis, Albanie, Sénégal et celui de West Ham. « Chaque maillot représente la nationalité des étudiants. Malheureusement, le Sénégalais nous a fait faux bond en début d’année. Concernant West Ham, c’est mon club de cœur depuis tout petit. Et pour le moment, celui de l’Inde, on ne parvient pas à le trouver mais on continue à le chercher », explique Jos Verschueren. Pour cette première année, dans ce “11” titulaire, les Indiens sont majoritaires avec sept étudiants. Allemand, Américain, Albanais et Belge complètent une équipe dont l’âge varie entre 22 et 34 ans.
40 000 euros l’inscription
Après avoir terminé ses études, le seul francophone de l’équipe, Aurélien Résibois, a intégré une société luxembourgeoise en tant qu’ingénieur civil. Depuis le mois de septembre, Aurélien est donc forcé de combiner son job et ses études. « J’ai la chance d’avoir un employeur fort compréhensif », assure-t-il. Dans la semaine, l’homme âgé de 29 ans se rend deux jours au Luxembourg et passe le reste du temps sur Bruxelles. Malgré ses absencse à l’IFBI, Aurélien parvient à rattraper son retard puisqu’une caméra filme l’ensemble des cours et lui permet de ne rien rater.
Celui qui possède également une licence de football à Saint-Léger enchaîne donc les trajets mais semble pour autant ne pas avoir douté longtemps avant de rejoindre cette école. « Dans la vie, je suis un fonceur. J’ai toujours été passionné de football et de ses à-côtés, je n’ai donc pas hésité à m’y inscrire », explique-t-il. Pourtant, pour intégrer l’IFBI, il faut avant tout disposer d’un Master, parler anglais d’une façon « impeccable » et surtout signer un chèque de 40 000 euros. Ce qui est plutôt rare dans les établissements belges. « J’avais de l’argent de côté et j’ai également emprunté », confie Aurélien.
Jos Verschueren tient lui à justifier ce montant: « Il faut savoir que cette somme comprend sept voyages d’études, avec vols, hôtels, repas, mais aussi des costumes, chemises, cravates et chaussures, ainsi que l’accès à plusieurs matchs que nous allons voir pendant l’année. Il faut également payer les différents intervenants qui se déplacent. » Malgré ce prix élevé, près de 2 500 personnes ont montré leur intérêt à ce nouvel enseignement entre mars et septembre 2016, via CVs et lettres de motivation déposés sur le site de l’école. « Mais attention, ce n’est pas parce qu’on investit un montant et qu’on réussit les examens qu’il y a une assurance d’emploi par la suite », affirme M. Verschueren.
« On souhaite avoir une femme parmi nos élèves »
La première année d’existence de l’IFBI touchera à sa fin le 14 juillet prochain, lors de la remise des diplômes. En attendant, les deux fondateurs, Jos Verschueren et Simon van Kerckhoven, s’activent déjà en coulisses pour recruter la nouvelle promotion.
Si pour le moment, seul dix dossiers ont été sélectionnés, l’objectif est de doubler l’effectif avant la fermeture des inscriptions. « Il y aura à nouveau des Indiens, mais aussi un Bulgare, un Espagnol et un Fidjien », se réjouit Jos Verschueren, avant de dévoiler ses rêves pour les années futures. « On aimerait disposer de quatre écoles dans le monde, dont une à New York et une autre à Dubaï par exemple. On souhaite aussi avoir une femme parmi nos élèves. » Les inscriptions ne sont pas encore closes. L’un des deux souhaits pourrait-il arriver plus vite que prévu ?