Durant deux semaines, j’ai suivi Laurence et Fabrice, deux interprètes en langue des signes qui travaillent pour l’ASBL Info-sourds. Tous les deux aident les sourds et malentendants dans leur vie de tous les jours.
Réunions syndicales, rendez-vous juridiques ou médicaux, réunions de parents, ateliers de cuisine et de bricolage… Laurence multiplie les différents rendez-vous et possède un planning très chargé. C’est d’ailleurs ce qu’elle apprécie dans sa profession car elle côtoie une multitude de personnes différentes dans des domaines variés.
Fabrice se rend régulièrement sur le terrain mais il preste également pour des appels en ligne. Il pratique ce qu’il appelle la visiophonie : il téléphone pour les sourds et traduit ce que l’interlocuteur dit via sa webcam.
Une langue avec ses différences
La langue des signes est une langue compliquée qui diffère d’une région à l’autre. En discutant avec Fabrice et Laurence, j’ai appris qu’il existait des signes qui diffèrent entre les Montois, les Liégeois et les Bruxellois. Comme pour le français, il y a aussi une différence de vocabulaire entre les générations car la langue évolue au rythme des technologies.
Laurence et Fabrice sont entendants mais ils ont tous les deux décidé d’apprendre à signer pour des raisons différentes. Fabrice a fait ce choix car son grand-père de Fabrice est malentendant. Laurence, elle, a voulu devenir interprète car elle est tombée amoureuse des signes. Elle adore ce langage car il transmet les émotions, mais aussi parce que, selon elle, il est impossible de mentir. Le doute se lirait immédiatement dans le regard de son interlocuteur.
→ Voir le diaporama “Info-sourds : des interprètes pour briser le silence”