Le casting de la série Ennemi Public était à Bruxelles lors de l’ouverture du Festival Are You Series? au BOZAR. En avant-première, étaient projetés les deux premiers épisodes de la saison 2. Le BBB en a profité pour rencontrer Matthieu Frances, l’un des réalisateurs de cette série 100% belge.
Une première saison diffusée en 2016, une deuxième seulement maintenant. Pourquoi ?
C’est une attente voulue à laquelle on ne peut pas échapper. Les périodes de gestion sont longues. Nous n’avons pas la même expérience que les Flamands qui sont en avance dans le domaine des séries télévisées et on est loin derrière les Américains qui ont 50 ans d’expérience. L’autre raison de ce délai tient au calendrier de la RTBF. On a terminé le tournage et la post-production de la série il y trois mois… mais elle ne sera pas diffusée avant un moment. C’est l’agenda des chaînes télévisées qui détermine la sortie de la série.
Ennemi Public est votre premier grand succès ?
Avant que la série ne voit le jour, j’ai fait deux courts-métrages, deux documentaires et créé ma propre boîte de production. J’ai également travaillé sur deux autres projets de séries auparavant, avec la même équipe. Mais à l’époque, on n’y connaissait rien. On s’est pris les pieds dans le tapis. Puis Ennemi Public a germé dans nos esprits. Un projet qui tombait à pic, juste au moment où le Fonds FWB-RTBF pour les séries belges a été créé en 2013. Parmi 150 projets, deux ont été retenus : notre série ainsi que la Trêve, dont la saison 2 a été diffusée ces dernières semaines. En 2016, après un long processus de création et d’écriture, Ennemi Public a été diffusé sur la RTBF. La série nous a fait mûrir. Le succès de la saison 1 nous appris à faire mieux, à persévérer. Les enjeux sont immédiatement à la hauteur de ce que l’on espère.
Co-créateur, co-réalisateur et producteur, vous avez toutes les casquettes…
C’est la particularité d’un showrunner. En tant qu’auteur-producteur, vous êtes responsable du suivi de votre série du début jusqu’à la fin. Vous mettez en scène les acteurs, vous participez à la post-production et vous mettez en place la promotion.
Quels sont les ingrédients magiques pour qu’une série belge fonctionne ?
Les ingrédients ne sont pas magiques. Il faut une bonne équipe d’auteurs, très soudée, qui se connaît bien et qui est prête à s’engager dans un marathon de dingue. Une équipe dans laquelle les avis sont riches et variés, mais avec un objectif commun. C’est aussi avoir du respect et de l’admiration pour les uns et les autres. On s’inspire d’un sujet d’actualité belge qui nous a tous choqués, l’affaire Dutroux. Notre équipe croit en l’idée que ce qui est local est universel si on arrive à y mettre les bons ingrédients. Et avec Ennemi Public, on pense l’avoir fait. On use du polar comme prétexte pour raconter toutes les autres thématiques que la série véhicule. À savoir, la question de la réinsertion criminelle, des limites du système judiciaire dans notre société, de ce que c’est d’être un criminel. La première saison se base sur un style western. La seconde, est axée sur le drame psychologique.
Pouvez-vous déjà nous révéler le début de cette saison 2 ?
Quand on quitte la saison 1, après avoir sauvé de nombreux enfants, l’inspectrice Chloé Muller (Stéphanie Blanchoud) remet sa démission. Pour elle, tout est terminé. On démarre la saison 2 exactement là où on a quitté la saison 1. Pas dans le temps, mais dans ce qu’on raconte. On découvre que la petite sœur de Chloé est bien en vie, elle est dans une communauté de jeunes filles. Un lieu sectaire et très codé. On y découvre une petite fille, Jasmine (Fantine Harduin), disparue depuis deux ans. Un personnage qui sera très important dans cette saison 2. Ses parents, en désespoir de cause, feront appel à l’inspectrice pour retrouver leur fille. Dans cette saison 2, on va voir aussi ce qui se passe de l’autre côté de la barrière : on va s’intéresser à la sœur de Chloé. Qui est-elle réellement, qu’a-t-elle vécu ?
Si vous n’avez pas vu les deux premiers épisodes de la saison 2 en avant-première ce lundi,
il faudra encore un peu patience : la RTBF annonce sa diffusion pour l’hiver 2019.